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Une meilleure année pour le blé français

Après une année 2007 décevante, la récolte est globalement satisfaisante, surtout en terme de rendements. Certains collecteurs espéraient de meilleurs résultats.

ATTENTE. Alors que la moisson de blé tendre touche à sa fin sur l’ensemble du territoire, les premières estimations de récolte pour 2008 commencent à tomber. Des résultats attendus avec impatience après l’année “noire” de 2007. Dans un communiqué commun diffusé le 7 août, l’OniGC et Arvalis annoncent de bons résultats pour la récolte céréalière: « À l’heure des premiers bilans, le millésime 2008 s’avère très satisfaisant, et même exceptionnel pour les orges ». En blé tendre, les quantités évaluées à 37 Mt sont proches des records de 1998 (38,2 Mt) et de 2004 (37,6 Mt). On est donc loin des 30,7 Mt de l’an dernier. Un résultat qui s’explique par un rendement moyen de 73 q/ha, en hausse de 9 q/ha par rapport à 2007, et par une surface cultivée de plus de 5 Mha en progression de 200.000 ha, selon les deux organisations. La qualité serait globalement satisfaisante, avec des taux de protéines plutôt faibles. La qualité sanitaire est satisfaisante sur l’ensemble de la France même si des ilôts de fusarioses (Bourgogne, Loiret) ont été ponctuellement rapportés. Les temps de chute de Hagberg sont très bons, généralement supérieurs à 250/300 secondes.

Sur le terrain, les collecteurs sont globalement satisfaits quoique dans l’ensemble, ils espéraient mieux. Beaucoup attendaient des rendements dignes de 2004. Les déceptions sont mêmes parfois vives. Plusieurs collecteurs nous ont livré leurs résultats.

Résultats mitigés dans la région Centre

Dans la région centre, où La Dépêche-LePetit Meunier a contacté deux collecteurs, les résultats sont plutôt hétérogènes. La coopérative Agralys, présente au nord de la région Centre et à l’ouest de la région parisienne, apparait satisfaite. La récolte est bonne en volume, malgré des rendements hétérogènes : l’Eure et Loir affiche ainsi des rendements à 82 q/ha, bien au dessus du Loiret et du Loir et Cher, pour un rendement moyen à 77-78 q. D’un point de vue qualitatif, le seul point à relever est le taux de proteines, un peu faible cette année (1 point en moins par rapport à l’année précédente), même si la moyenne atteint 11 %. Pour Epis-Centre, c’est la quantité qui pêche : les volumes sont décevants pour la coopérative malgré des espoirs encore importants en mai et juin. Les rendements atteignent seulement 65-66 q/ha,seulement 10 % de gagné par rapport à l’année précédente! Selon la coopérative, ces rendements décevants s’expliqueraient par des problèmes de fécondation des épis mais aussi en raison d’un temps pluvieux aux mois de mai et juin. La qualité est par contre globalement satisfaisante. Pour l’ensemble de la région, les poids spécifiques (PS) atteignent des niveaux satisfaisants à 76 kg/hl.

Rendements décevants en Champagne et Bourgogne...

Dans la région Champagne, où la moisson est pratiquement achevée, la récolte est relativement décevante. Les rendements, très hétérogènes, ne sont pas au rendez-vous avec une moyenne de 74 q/ha (80 à 85 dans l’Aube), équivalente à celle de la campagne précédente. Les exploitants manquent à l’heure actuelle de recul pour expliquer cette déception. La qualité est un peu meilleure avec un PS moyen de 77 %, un taux de proteines à 12,2 %. Ce taux de proteines supérieur à 12 %est d’ailleurs caractéristique de l’Est et du Nord-Est de la France cette année. La situation est similaire en Bourgogne. Les volumes ne seraient pas excellents avec des moyennes aux alentours de 70 q/ha mais la qualité est là encore présente (12 à 12,5 % de proteines, PS de 76-77 kg/hl). Soufflet agriculture nous a également rapporté une année décevante dans ces deux zones de culture, les résultats en terme de volumes ne sont pas à la hauteur des espérances mais la qualité est correcte.

… mais bons dans le sud de la France !

Dans les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, les rendements sont corrects mais les critères qualitatifs le sontmoins. Vincent Albus, directeur de la Toulousaine des céréales collectrice sur ces deux régions, s’est déclaré très satisfait des rendements (moyenne de 60 q/ha) par rapport à l’année précédente. Des hausses de rendements jusqu’à 14 q/ha ont été constatées dans le Midi-Pyrénées. L’année est moyenne pour la qualité, avec quelques problèmes de verses. Les PS sont compris entre 75,5 et 76 kg/hl, avec une teneur en protéines à 11,1 %.

Risques de pertes de rendements dans le Nord et l’Ouest

La moisson avancée sur l’ensemble de la France à 80 % selon l’OniGC, n’est pas terminée dans l’ouest et le nord de la France, et des craintes pèsent sur les dernières quantités à moissonner. Dans le Nord, pour la coopérative que La Dépêche - Le Petit Meunier a contacté, seulement 25 à 30 % des blés ont été récoltés en raison du mauvais temps qui sévit sur la région. Sur la partie récoltée, les rendements sont bons à très bons (90-92 q/ha), des niveaux classiques pour la région. Dans l’ensemble, il est encore trop tôt pour se prononcer au vu de la quantité récoltée, d’autant qu’un risque de pertes de rendements avec la poursuite du mauvais temps persiste. En Bretagne aussi, le climat pourrait venir jouer les trouble-fête, comme nous le rapporte le responsable activité de la coopérative Le Gouessant. La partie déja moissonnée, à 100 % fourragère, connaît des résultats satisfaisants comparés à l’année précédente, à la fois en qualité et en qualité : rendement de 76-77 q/ha, avec des PS à 75-76 kg/hl et un taux de proteines de 10,5 %. Les craintes portent sur les 35 % restants à moissonner, situés sur la partie ouest de la zone de collecte. Les mauvaises conditions actuelles laissent craindre des pertes de PS.

Ce petit tour de France des quantités et qualités a donc permis de mettre en évidence une récolte globalement satisfaisante par rapport à l’année précédente. Mais il s’avère difficile de concilier quantité et qualité.

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