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Une année exceptionnelle pour les cultures de colza en France

Les rendements français en colza atteignent des niveaux records cette année. Un tour de plaine permet de vérifier que la tendance est générale

VOLUMES. Le millésime en colza est très satisfaisant, voire « excellent sur certains secteurs », rapporte Fabien Lagarde, responsable de la direction technique au Cetiom. Les derniers chiffres de rendements font état d’une moyenne nationale de 38 q/ha. Le nombre très élevé de grains par siliques, conjugué avec un PMG de 4,5 g, contre 4 g ordinairement, explique les chiffres élevés observés. De surcroît, la récolte s’est déroulée dans de bonnes conditions. Concernant la qualité, la teneur en huiles est relativement bonne.
Les meilleurs résultats, plus de 40 q/ha, ont été atteints dans le nord et l’est de la France (Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Champagne Ardennes). Viennent ensuite la Bourgogne et la Lorraine, dont les rendements sont compris entre 38 et 40 q/ha, et la région Centre, autour des 38 à 39 q/ha. Les résultats les plus décevants (29 q/ha), liés à des excès d’eau pendant l’hiver préjudiciables à la fin de cycle, sont rapportés dans le Sud-Est (Midi-Pyrénées). Ils n’ont cependant que peu d’impact sur la moyenne nationale en raison des surfaces limitées dans cette région.

Très bons rendements dans le Centre...
Les rendements ont bien progressé dans l’Indre où Eric Barry, responsable de la région Boischaut sud chez Union 36, évoque « un rendement moyen de 36 à 37 q/ha, avec des variations allant de 30 à 45 q/ha. »
Dans l’Eure et Loire, David Rousseau, du service céréales de la Scael, estime les rendements dans la fourchette 34-47 q/ha, pour une moyenne de 40 q/ha. Le taux d’huile est correct. Denis Courzadet, directeur collecte d’Epis Centre nord, chiffre le rendement moyen pour le département du Cher à 35 q/ha, avec une bonne qualité, précisant que « l’année est exceptionnelle au regard d’une moyenne sur dix ans aux alentours des 28 q/ha. »

...Et l’Est
Dans l’Yonne, Eric Grimonpont, directeur commercial de 110 Bourgogne, révèle des rendements moyens de 36 q/ha et une qualité oléique qui a gagné 1,5 point. Selon lui, « les rendements progressent dans l’Yonne et la Côte d’Or mais plafonnent en Seine et Marne. »
Pour sa part, Didier Quintard, responsable communication de Dijon Céréales, rapporte sur le département de la Côte d’Or un rendement moyen de 39-40 q, allant de 35 à 50 q/ha. Il ajoute que « l’implantation a été difficile à la sortie de l’hiver, mais un climat propice au printemps a permis une bonne reprise. »
Le directeur céréales du groupe EMC2, Benjamin Top, parle d’un rendement moyen à 39 q/ha, dans une fourchette de 25 à 50 q/ha en Moselle. Les collectes progressent de 15 %, notamment grâce aux contrats Diester. Quant au responsable silos de la Coopérative agricole lorraine, il évoque une bonne qualité des productions avec un rendement moyen de 38 q/ha (+6 q par rapport à 2008) dans une fourchette de 32 et 55 q/ha en Meurthe et Moselle.

Qualité satisfaisante à l’Ouest
Plus à l’Ouest, dans les Deux Sèvres, le responsable collecte de Sèvres et Belle relève un rendement moyen de 37 q/ha, ainsi qu’une bonne teneur en huile à 46 %. Chez Terrena dans la Vienne, les rendements moyens sont aux alentours des 34-35 q/ha, en allant de 20 q, en raison de grêles très localisées en juin, à plus de 50 q par endroits. Le responsable opérationnel de Sevepi, André Ferrard, évoque pour l’Eure des rendements moyens autour des 43 q/ha, sur une fourchette allant de 35 à 53 q/ha. La qualité est satisfaisante.

Un marché difficilement prévisible
Avec une augmentation allant jusqu’à 20 % des rendements, de lourdes disponibilités pourraient peser sur les prix. Denis Courzadet précise : « Le marché s’alourdit, avec une récolte européenne abondante pesant sur les cours. Mais une reprise des débouchés énergétiques est attendue. » Après avoir atteint un plus bas fin juillet, les cours du colza se sont redressés au mois d’août. L’effet “ belle récolte ” en France comme en Allemagne étant intégré dans l’esprit des opérateurs, il a cessé de constituer l’élément clef du marché. Les cours se sont alors laissés porter par la reprise du soja sur le marché américain, le rebond du pétrole et les yoyos des marchés boursiers. Une baisse des disponibilités en huile de pal­me, à terme, pourrait aussi participer au raffermissement des prix. Cependant, la présence des fonds d’investissements influerait davantage les cours que les fondamentaux, et rendent difficile l’appréhension des évolutions de prix.
Concernant les intentions de semis pour la prochaine campagne, Fabien Lagarde prévoit « une légère augmentation des surfaces, de l’ordre de 5 %. Mais l’on n’atteindra pas les surfaces record d’il y a deux ans. »

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