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Coopération agricole
Une année de « lente progression » pour la coopérative Agrial

Agrial a poursuivi sa progression en 2021 mais s’attend à une année 2022 compliquée.

Arnaud Degoulet (à droite), président d'Agrial et Ludovic Spiers, son directeur général, lors de la présentation des résultalts 2021 à la presse le 4 avril 2022.
© Agrial

Le groupe Agrial, basé à Caen en Normandie (avec un territoire d’activités qui va de la Bretagne au Centre Val-de-Loire en passant par les Pays de la Loire mais aussi désormais une partie de la vallée du Rhône) a réalisé un chiffre d’affaires de 6,218 Mrd€ en 2021, (5 957 Md€ en 2020 et 6,09 Mrd€ en 2019) ont indiqué ses principaux responsables lors d’une conférence de presse ce lundi 4 avril 2022. Son bénéfice net ressort à 60,5 M€ toujours en 2021 contre 68,8 M€ l’année précédente. La partie coopérative seule a réalisé un chiffre d’affaires de 2,309 Md€ l’an passé.

En 2021, Agrial a particulièrement dû affronter les effets continus de la Covid-19 mais aussi ceux du Brexit et des conditions compliquées liées aux incidents climatiques. « Les prix des emballages ont parfois augmenté jusqu’à 30 %. Nous devons gérer à nouveau, comme en 1974-1976, une économie d’inflation », précise Ludovic Spiers, directeur général.

La branche agricole, qui comprend la production et la collecte des grains, a réalisé pour sa part un chiffre d’affaires d’1,4 Mrd€. Cette branche représente 23 % du chiffre d’affaires du groupe et 8 450 adhérents producteurs de céréales.
La collecte en grains ressort à 1,8 Mt en 2021, jugée « importante mais mouvementée » par Arnaud Degoulet, président. « La branche agricole a réalisé une année dynamique en 2021, dans un contexte exceptionnel de flambée des intrants, de tension sur les approvisionnements et de hausse des cours des principales productions agricoles. Les agriculteurs-adhérents ont pu bénéficier d’une bonne collecte de céréales malgré des conditions météorologiques difficiles qui ont significativement perturbé les activités », peut-on lire dans le document présenté à la presse.

En 2021, Agrial a présenté une nouvelle gamme d’aliments pour le bétail (bovins, porcs, volailles), composée de 45 aliments pesant 90 000 t, baptisée « Nutrition Bas Carbone ».  « Ces ingrédients ont été sélectionnés et formulés afin de réduire d’au moins 5 % l’empreinte carbone de l’aliment lui-même, tout en assurant la même qualité nutritive pour les animaux, et ce sans surcoût pour les éleveurs. Pour ce faire, les équipes de la Coopérative s’appuient sur la base scientifique d’ECOALIM qui attribue à chaque matière première une quantité de gaz à effet de serre émis en fonction de son mode de production, sa provenance et son acheminement. Cette nouvelle gamme entre ainsi dans l’offre de solutions concrètes proposées par la Coopérative à ses adhérents pour les aider à développer une agriculture bas-carbone » est-il écrit dans le même document.

Un nouvel exercice difficile en 2022

Après avoir rappelé qu’Agrial n’était pas présent en Ukraine et en Russie et n’avait qu’une faible activité d’exportation (désormais arrêtée) vers ces pays, les deux dirigeants d’Agrial ont dit s’attendre à une année 2022 encore compliquée. Car aux précédents obstacles déjà existants (effets crise sanitaire, première vague d’inflation sur les cours des matières premières en général, évènements climatiques contraires…) viennent s’ajouter la guerre entre l’Ukraine et la Russie. « Ce conflit amène une hausse forte des prix de l’énergie » qui viennent renforcer le mouvement inflationniste issu de la reprise économique post-Covid. « La crainte d’une rupture d’alimentation en énergie est le plus gros risque. On commence à se préparer pour examiner comment on pourrait agir » si le risque était avéré ».

Dans ce contexte de risque sur les approvisionnements (énergie mais aussi engrais), l’inquiétude n’est pas tant sur le déroulement des semis actuels et de la future récolte que sur la prochaine campagne agronomique.
« Nous avons investi 200 millions d’euros à la fin de l’année dernière dans les engrais, les intrants, les semences ou encore des tracteurs pour assurer la nouvelle campagne. Nous sommes donc couverts et avons des stocks pour ce qui concerne nos engrais. Nous avons aussi les moyens financiers pour couvrir nos positions sur les marchés à terme », affirment Ludovic Spiers et Arnaud Degoulet avant de poursuivre : « il est certain qu’il y aura des pénuries sur certaines destinations consommatrices de céréales et il faudra plus que les jachères libres pour solutionner le problème ».

Par ailleurs, les responsables d’Agrial estiment que certains pays producteurs d’engrais, comme l’Egypte, ne sont pas au maximum de leur capacité de production et pourrait donc produire plus. La thématique des coûts de l’énergie, élément clé pour la post production agricole et pour l’industrie agroalimentaire, préoccupe aussi gravement les deux dirigeants, qui s’attendent à une très nette augmentation de leur facture gaz en 2022.

Arnaud Degoulet appelle cependant ses adhérents et les agriculteurs à raisonner froidement, « campagne par campagne » et de « ne pas commencer à calculer le prix des aliments pour le bétail, par exemple, de la prochaine campagne en utilisant les prix actuels ».

Autre grand enjeu à venir pour 2022 et « pour les dix ans à venir » le climat comme axe de réflexion et d'action stratégique pour le développement des activités d'Agrial. Le président donne rendez-vous sur ce point le 20 mai, date de l'assemblée générale qui dévoilera un Plan Climat. 

Ludovic Spiers a conclu cette présentation en indiquant constater « un léger frémissement à la hausse sur les assolements en tournesol dans les secteurs sud de la zone » de présence d’Agrial et « une première expérience plutôt réussie en matière d’ensilage de soja à destination de l’alimentation animale ». Une expérience de R&D qui est renouvelée pour une deuxième fois cette année.

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