Sénalia
Un outil au service de la qualité des grains à l'export
Le métier historique de Sénalia, qui représente 50 % de ses tonnages manutentionnés, concerne l'activité Céréales Export. Le groupe, qui a un rôle de prestataire de service, réceptionne, trie, stocke et charge les marchandises.
Nous nous attendons cette année à une hausse d'environ 10 % de notre activité Céréales (soit 3,600 Mt en 2013/2014, contre 3,273 Mt la campagne précédente, NDLR) », a estimé Antoine Harmel, directeur administratif et financier de Sénalia, lors de la Journée Céréales du port de Rouen, le 17 avril dernier. Mais la partie n'est pas jouée, au vu des chiffres au 31 mars 2014, qui ne comptabilisent que 2,864 Mt (dont 2,196 Mt de blé). « Les mois les plus importants en termes de chargements sont de décembre à tout début avril », rappelle Pierre Bailleul, le responsable Mouvements Céréales à Grand-Couronne, le site aval de Sénalia avec ses 250.000 t de capacité de stockage, dédiées à l'exportation de blé meunier, orge fourragère et colza. Le site amont de la Presqu'île Élie (250.000 t), qui compte de nombreuses petites cellules, plus aptes à isoler et classifier la marchandise, est consacré à l'expédition d'orge de brasserie, pois et féverole. La visite du site de Grand-Couronne, qui a ponctué la grand-messe annuelle du Grand port maritime de Rouen, a été l'occasion de revenir sur le rôle de prestataire de service de Sénalia.
Des silos de transit« Sénalia n'est jamais propriétaire de la marchandise qu'il manutentionne, insiste-t-il. Nous ne faisons pas de négoce : le transfert de propriété se fait directement de l'OS vers l'exportateur, à la livraison des grains dans les silos de Sénalia. » Et Nicolas de Boishebert, responsable Relation Livreurs, de préciser : « Nous sommes un silo de transit et non de stockage : nous réceptionnons de la marchandise quand un chargement est prévu. » Sénalia partage ce métier de prestataire de service avec Sica Atlantique à La Rochelle et Sica Nord Céréales à Dunkerque.
“ Sénalia revendique son métier d'opérateur logistique au service des exportateurs. "
Le groupe rouennais propose deux types de prestations, l'une d'individualisation des lots réceptionnés et l'autre de mutualisation. « Les grains sont alors triés selon leur qualité (humidité, protéine, PS...), de façon à pouvoir répondre au cahier des charges du client », commente Antoine Harmel.
Sénalia représente 50 % des exportations de grains du port de Rouen. L'autre moitié est chargée par les installations de « Soufflet, Simarex et Lecureur qui sont propriétaires de la marchandise, qu'ils vendent en fob » (ie transport compris). Le Grand port maritime de Rouen « envisage une campagne céréalière dépassant les 7 Mt à sa clôture fin juin », contre 5,8 Mt au 31 mars 2014 et 6,6 Mt en 2012/2013.
« Concernant les modes d'approche de nos marchandises, le camion reste majoritaire (75 %). Cependant, la péniche (15 %) se développe aux dépens du train (10 %) », remarque Antoine Harmel, directeur administratif et financier de Sénalia. Et d'ajouter : « Le futur canal à grand gabarit Seine-Nord Europe devrait nous permettre d'augmenter très sensiblement notre part fluviale, et ainsi gagner 5 à 10 %. » Concernant l'expédition des grains, le programme d'amélioration des accès maritimes du port de Rouen, conduit par Haropa, qui a débuté en mai 2012 et s'achevera en 2017/2018, vise à gagner un mètre de tirant d'eau et de charger les panamax jusqu'à 54.000 t, contre 45.000 t aujourd'hui. Cette année, trois nouvelles phases sont programmées : à Hautot-sur-Seine, à Courval, et entre Rouen et Duclair. « L'élargissement de la zone d'évitage d'Hautot-sur-Seine, en face du terminal Huile de Sénalia (cf. ci-dessus), facilitera la manœuvre et la circulation de navires à plus fort tirant d'eau », précise Pierre Bailleul, responsable Mouvements Céréales de Sénalia.