Un objectif de 10 Mt de soja durable en 2017
Les professionnels de la filière soja durable RTRS espèrent une forte hausse de la production mondiale dans les deux ans à venir, compte tenu d'une demande bien présente.
Préservation et changement d'affectation des sols, moindre recours aux intrants, transparence… Tels sont les préoccupations actuelles des consommateurs mondiaux. De quoi rendre optimistes les parties prenantes de la filière soja durable. Réunis à Bruxelles pour la 10e conférence annuelle de l'association RTRS (Round Table on Responsible Soy) les 19 et 20 mai, ces derniers espèrent atteindre une production de soja durable, certifiée selon ses standards, à 10 Mt à l'horizon 2017, contre près d'1,3 Mt en 2014. Rappelons que le soja durable RTRS doit respecter divers critères, comme limiter l'utilisation d'intrants, ne pas recourir à la main-d'œuvre infantile, limiter la défo-restation et tenir compte des attentes, sociétales et environnementales notamment, des consommateurs locaux. Ainsi, le soja OGM n'est pas exclu de la charte.
De 700 kt en 2013 à 1,5 Mt en 2014« La première récolte date de 2011. Nous avons atteint 700.000 t en 2013, puis environ 1,3 Mt en 2014, soit un doublement de la production ces deux dernières années », se réjouit Olaf Brugman, président de RTRS. Il fait également remarquer que les banques souhaitent de plus en plus financer des activités qui luttent contre la déforestation. « Il y a une impulsion générale. En plus des banques, les industriels, acheteurs de soja, s'in-vestissent également. » Il rappelle que la Fefac (Fédération européenne des industriels de l'alimentation animale), ou le groupe fromager Bel, sont adhérents de l'association. L'Europe est une des-tination à fort potentiel, avec ses grands besoins en protéines.
Doublement de la production sur les deux dernières années.
Un autre adhérent, la société Feed Alliance (groupe Avril), s'est récemment tourné vers l'achat de crédits ou certificats RTRS, via la plate-forme en ligne de l'association. En résumé, acheter un certificat RTRS correspond au financement de la production d'1 t de soja durable dans le monde, sans qu'il y ait de flux physique de marchandises. L'argent est reversé directement à un producteur de soja durable. Une petite crainte a néanmoins émergé sur ce système. « Il ne faudrait pas qu'il y ait création d'un marché de crédits RTRS », alerte Christophe Callu Mérite, responsable Achats Protéines chez Feed Alliance. En ce sens, l'expert exprime une inquiétude quant à la possibilité que les cours des crédits deviennent aussi volatiles que le marché des commodités, alors que l'objectif est avant tout de soutenir la filière durable.