Méthanisation
Un modèle énergétique ambitieux à l'horizon 2030-2050
Un gisement constitué de CIVE et de résidus de cultures
«Nous avons établi un scénario où 73 % de la consommation de gaz nationale serait d'origine renouvelable en 2050 », espère Anthony Mazzenga, délégué stratégie au sein de GrDF, lors de la Journée technique nationale de la méthanisation sur Paris. Le biométhane issu de la méthanisation y occuperait une place prépondérante, puisqu'il fournirait près de 200 TWh (térawattheure) sur les 390 à 550 TWh de besoins hexagonaux. L'Ademe a également prévu un scénario dans lequel le gaz fournira 45 % de l'énergie des transports en France en 2050, dont une bonne partie issue du biogaz. « Le BioGNV (Bio Gaz Naturel Véhicule, produit à partir de la compression du biométhane) présente des qualités exceptionnelles, comparé à tous les autres carburants, ne rejetant que très peu de CO2 , jusqu'à - 90 %, renchérit Corinne Berthelot, présidente de l'Association Gaz Naturel Véhicules. Il est donc très important de s'appuyer sur la méthanisation, puisque la demande des transports est en pleine expansion », conclut-elle.
Un gisement constitué de CIVE et de résidus de cultures
Aujourd'hui, 4 méthaniseurs agricoles français sont capables d'injecter du biométhane (CH4) dans le réseau, et donc de fournir des véhicules en carburant, et 4 autres devraient voir le jour d'ici la fin 2014. Afin d'en avoir un gisement suffisant pour approvisionner les installations, le modèle français s'orienterait vers l'utilisation de Cive (Cultures intermédiaires à vocation énergétique), telles que le sorgho, le millet, etc., cultures à croissance rapide, peu exigeantes en intrants à implanter entre 2 cultures principales. Les prairies, les résidus de cultures et les effluents d'élevage constituent d'autres sources.
Ne pas reproduire les erreurs de l'Allemagne
Tout ceci afin de se différencier du modèle allemand, gros consommateur de maïs énergétique. S'il est établi que ce dernier (ensilé) « est le plus rentable, ne coûtant que 0,30 € par m3 de CH4 produits, contre 0,40 € à 0,50 € pour d'autres cultures, détaille Rainer Bolduan, Ingénieur de recherche en bioénergie au sein de l'European Institute for Energy Research, une sur-utilisation peut engendrer une hausse du coût de la terre, ou concurrencer les cultures alimentaires, comme c'est parfois le cas en Allemagne ».