Un marché des engrais au ralenti

Pendant que la moisson bat son plein, le marché des engrais tourne au ralenti. Les perspectives à la baisse en qualité et en quantité de la récolte de céréales, sans laisser présager à court terme de hausses significatives de leurs prix, ne créent pas de conditions favorables à la reprise de l'activité du marché des engrais. Malgré des cours attractifs liés à la baisse des prix des matières premières, les agriculteurs restent prudents et attentistes, tout comme les distributeurs. En ammonitrate, l'activité fait une pause, avec de nouveaux prix pourtant inférieurs de 80 €/t à ceux de l'an dernier. L'arrivée de volumes conséquents d'ammonitrate turque sur le marché européen, notamment de l'Est, pèse aussi sur ces cours planchers. Le calme est également de mise en urée, dont les cours sont inférieurs de 100 €/t à ceux de l'an dernier, alors que 30 % du marché est déjà couvert. Même tendance en DAP et en super triple. En engrais binaires, les achats sont en retard par rapport à l'an dernier, en raison des régions d'élevage sinistrées. En potasse, l'offre mondiale, toujours très abondante, provoque un nouveau repli des cours qui devrait perdurer.
À fin mai, l'Unifa constate que la campagne 2015/2016 se termine avec une diminution des livraisons d'environ 2 %. « Cette variation masque de fortes disparités, selon les familles d'engrais. Les livraisons d'ammonitrate retrouvent un niveau correct, grâce à de bonnes livraisons en avril. Les importations restent à un niveau élevé : DAP, urée et solutions azotées progressent. Les engrais composés NP, NK, NPK diminuent de 12 %. Les éléments nutritifs azote (N) et phosphore (P2 O 5 ) sont en petite hausse (à respectivement +1 % et +3 %) mais la potasse (K2 O) chute de 12 %. »