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Matières premières
Un indicateur prix adossé à Euronext pour le pois

EN QUETE DE VISIBILITE sur ses cours à terme, l’interprofession des protéagineux, l’Unip, a dévoilé, le 31 mai à Paris, un indicateur qui devrait permettre d’estimer les prix du pois à terme par rapport aux cours du blé sur le marché à terme, Euronext. Ce nouvel outil vient soutenir le dispositif de relance de la production française, lancé il y a un an. L’objectif principal est d’inciter à produire et à utiliser le pois grâce à des cotations fiables, même sur des échéances éloignées. Ceci facilitera les négociations et les prévisions de marges à terme pour les opérateurs de cette filière.

Un besoin d’information prix pour relancer la production et les échanges
    Les différents intervenants de la filière pois vont désormais pouvoir, lors de leurs négociations, s’appuyer sur un indice exprimé par la différence de prix, la prime, entre le pois rendu centre Bretagne et le blé coté sur Euronext. L’indicateur est calculé, pour les prix du pois, en fonction des trois marchés physiques de référence en alimentation animale qui influent sur ses prix : le blé fourrager, les tourteaux de soja et de colza. Les écarts de prix seront fournis pour différentes échéances sur la campagne en cours, et pour au moins une échéance de la suivante. Ainsi, il sera possible, en fonction du prix du blé meunier coté sur le Matif à échéance, auquel on aura ajouté la valeur de la prime, de déterminer les cours du pois à terme. Cet indicateur devrait permettre de maintenir les prix malgré une hausse des disponibilités. L’ob­jectif de fournir 700.000 t de pois par an dans un premier temps, soit un retour à la situation de marché de la campagne 2005/2006, ne devrait donc pas effrayer le marché.

Une demande toujours présente malgré le manque de disponibilités
    Les fabricants d’aliments du bétail incorporaient plus de 2 Mt de pois dans les aliments composés au début des années 1990. Une contraction de l’offre, suite aux réformes de la Pac des années 2000, a provoqué la réduction de son utilisation. Cependant, les besoins sont toujours présents, et si l’offre était disponible, les débouchés ne manqueraient pas, selon l’Unip. La visibilité sur les prix à terme qu’induira cet indicateur devrait favoriser la relance de la production. Si l’offre progresse, cela permettra de fluidifier les échanges sur ce marché, et de raviver l’intérêt des fabricants d’aliments du bétail pour cette matière première de proximité.
    Au-delà des considérations de prix, d’autres éléments sont à prendre en compte pour déterminer l’intérêt économique du pois pour les agriculteurs. L’Unip montre donc qu’un précédent pois pour une culture de blé permet 8 q/ha de gain de rendements, ainsi qu’une économie d’azote de 20 à 40 unités/ha. Des aides couplées à l’hectare devraient aussi permettre d’inciter les producteurs à se tourner vers cette culture.
    Les modalités de calcul de l’indicateur ont été élaborées par une commission interprofessionnelle qui en assure le suivi méthodologique. Ce groupe de travail réunit l’Unip et les différents représentants de la filière, allant des producteurs de graines (Fop) aux collecteurs (Coop de France Métiers du grain et FNA), en passant par les fabricants d’aliments composés (Coop de France Nutrition Animale et Snia).

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