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Macroéconomie
Un euro et un pétrole toujours faibles en 2016 ?

Pour l'OCDE, le scénario d'un euro et d'un pétrole faibles, bénéfiques pour la compétitivité de l'agriculture européenne et française, reste crédible.

« Si nous devions donner une note sur l'état de l'économie mondiale, nous lui attribuerions une note de B-», a déclaré Catherine L. Mann, responsable du bureau économique de l'OCDE (Organisation de coopération internationale dédié à l'économie mondiale), lors de son forum qui s'est déroulé les 2 et 3 juin à Paris.

Concernant la compétitivité des exportations de grains européens et français en revanche, la note pourrait être plus élevée. L'OCDE a établi ses perspectives de croissances mondiale et européenne, en se basant sur le maintien d'un euro par rapport au dollar, et d'un pétrole faibles sur 2015/2016. Un scénario crédible, selon les économistes de l'institution. « Un euro et un pétrole bas sont de bonnes nouvelles pour la compétitivité de l'agriculture européenne. Attention tout de même à un euro trop bas. Les producteurs européens pourraient ne pas profiter de la baisse de l'or noir », tempère un économiste du département Agriculture de l'OCDE.

Pour la devise, le premier indicateur est le différentiel de croissance du PIB entre les États-Unis et l'UE. Le dernier rapport de l'organisation l'estime pour le pays de l'Oncle Sam à 2 % en 2015 et de 2,8 % en 2016, alors que celle de la zone euro pas-serait de 1,4 % à 2,1 % sur la même période. Ainsi, avec une hypothèse de taux de change stable, l'écart de croissance entre les deux régions se creuserait en 2016, ce qui impliquerai une demande plus élevée en faveur de la monnaie américaine.

La BCE devrait maintenir sa politique monétaire accommodante

« Il n'y a actuellement pas de signe majeur que la Banque centrale européenne (BCE) souhaite changer sa politique monétaire accommodante », souligne Antoine Goujard, économiste au sein de l'OCDE. En cette période où l'investissement manque, la BCE préfère maintenir sa politique de soutien à l'économie, impliquant un euro bas. Un autre élément potentiellement haussier pour le dollar, la future décision de la Fed, la banque fédérale américaine. « Les signes que nous observons tendraient vers un relèvement prochain des taux d'intérêts », indique Antoine Goujard. Tout en précisant que rien n'est certain, bien entendu. Une telle décision est susceptible de rendre les investissements étrangers aux États-Unis plus attractifs, et d'engendrer une hausse relative du dollar.

Le gaz de schiste américain comme facteur baissier

Les perspectives de croissance établies par l'OCDE se basent également sur un baril de pétrole stable à son niveau historiquement faible sur 2015/2016. Le conflit au Yémen attise les craintes d'une hausse, mais la surabondance de l'offre pèse toujours. Par ailleurs, les États-Unis disposent de capacités de réaction rapides sur le marché de l'énergie. Si les prix du pétrole venaient à remonter, la production américaine de gaz de schiste pourrait repartir de plus belle, ce qui limiterait la hausse du cours de l'or noir, d'après les économistes de l'OCDE.

Du côté de la Chine, la croissance est revue en baisse entre 2015 et 2016, passant de 6,8 % à 6,7 %. Faut-il y voir une baisse de la demande en céréales ? Pas nécessairement selon les experts. L'Empire du milieu met en œuvre actuellement plusieurs politiques publiques favorisant la demande intérieure : augmentation des aides sociales, investissements publics, etc. Ainsi, les importations de céréales du pays pourraient ne pas être affectées.

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