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Conjoncture
Un développement historique de l’agriculture biologique en 2010

Les chiffres montrent que l’agriculture biologique a un rayonnement grandissant en France. Et le mouvement se poursuit en 2011.

C’est le printemps de la culture biologique. « La bio est en progression forte et constante, au niveau de la production, de la consommation et de la restauration collective. Un seul secteur est en retrait : les importations. Ce qui est positif pour la filière, puisque cela prouve que la production locale est valorisée auprès des consommateurs. » C’est en ces mots que François Thiéry, le président d’Agence Bio, a introduit la conférence de presse traditionnelle de présentation des chiffres de la filière, jeudi 19 mai à Paris. L’occasion de présenter les prochains rendez-vous phare de la Bio, à savoir le Printemps Bio 2011 du 1er au 15 juin et Tech&Bio 2011 les 7 et 8 septembre prochains à Valence dans la Drôme.

Une production qui explose
    En 2010, le nombre d’agriculteurs bio a connu un essor sans précédent : 4.158 exploitations supplémentaires en un an. En deux ans, de fin 2008 à fin 2010, il a augmenté de 55 % passant de 13.298 à 20.064. Au cours des quatre premiers mois de l’année 2011, le mouvement s’est poursuivi avec 1.120 nouvelles exploitations converties à la bio.
    Les surfaces conduites en agriculture biologique ont augmenté de 25 % en 2010 par rapport à l’année précédente. Fin décembre, elles comptabilisaient 845.440 ha, dont 273.626 ha en conversion (59 % en première année, 38 % en seconde et 2 % en troisième). De 2008 à 2010, les surfaces bio ont cru de 45 % et représentent aujourd’hui 3,1 % de la SAU.
    Quelques 60 % des surfaces conduites en agriculture biologique sont toujours en herbe (STH) ou en culture fourragère, et 20 % concernent les grandes cultures, à savoir les céréales, oléagineux, protéagineux et légumes secs. Ces deux dernières productions biologiques, qui ont progressé de 72 % et 32 % durant l’année 2010, représentent respectivement 7,8 % et 22,4 % des récoltes nationales, conventionnelles comprises. Une croissance à mettre en relation avec les nécessaires diversification et rotation des cultures sur l’exploitation biologique.

Un marché en extension
    « L’agriculture bio connaît un développement historique et c’est heureux car le marché prend de l’ampleur », se réjouit Elisabeth Mercier, directrice d’Agence Bio. Fin 2010, on dénombrait en France 30.850 opérateurs, soit 23 % de plus qu’en 2009 et 49 % de plus qu’en 2008, dont 7.427 préparateurs et 2.819 distributeurs.
    « Les agriculteurs sont au rendez-vous, les opérateurs s’engagent de plus en plus, de sorte que les consommateurs soient satisfaits », souligne la directrice. En 2010, le marché des produits alimentaires issus de l’agriculture biologique a été évalué à 3,385 Md€ TTC, soit 2 % du marché alimentaire national. Ce marché est structurellement en hausse depuis 1999 et, de 2008 à 2010, il a progressé de 32 %. L’année dernière, les achats par le consommateur final ont augmenté de 10,8 % par rapport à 2009. Concer­nant les pains et farines biologiques, leurs ventes représentent 10 % des produits bio achetés en 2010, pour un chiffre d’af­faires de 349 M€ en hausse de 3 % sur l’année précédente.

Des prix relativement stables
    Toutes lignes de produits pondérées, la croissance des prix des produits alimentaires bio est estimée à 0,02 %, soit une quasi-stabilité. Concernant les pains et farines, le prix à la consommation a baissé de 2 % en 2010 par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, les prix à la production du blé tendre biologique (coté dans nos colonnes) ont progressé de 1,23 %, passant d’une moyenne annuelle de 390 €/t en 2009 à 395 €/t en 2010. Depuis le début de l’année 2011, la cotation est inchangée à 425 €/t. « Les céréales bio ne connaissent pas les envolées de prix du conventionnel, ce qui est un avantage pour la filière », assure François Thiéry.
    La stabilité du blé tendre biologique s’explique par « la contractualisation qui est de mise dans le secteur, en raison des faibles volumes concernés et de leur dispersion régionale », explique pour sa part Claude Aurias, président de la Chambre d’agriculture de la Drôme, département à forte vocation biologique. Et d’ajouter : « L’expansion de la bio n’est pas le fruit du hasard. Il s’explique par l’engagement de tous les opérateurs de la filière et de l’assurance d’un prix rémunérateur pour l’agriculteur. »
    Ce qui fait dire au président d’Agence Bio que « la bio ne peut plus être considérée comme un phénomène ponctuel mais une véritable agriculture d’avenir ».

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