Un contrat Euronext blé Premium dès mars
Des questionnements sur la coexistence des deux marchés
Euronext a annoncé, jeudi 5 février, le lancement d'un nouveau contrat Blé meunier Premium n°3, dès le mois de mars pour la récolte 2015. Celui-ci reprend les spécifications, arrêtées en novembre en vue de l'évolution de l'actuel contrat de Blé meunier, le n°2, à savoir : 76 kg/hl mini, 220 s mini, 11 % de protéines mini. Le sous-jacent ne pouvant être modifié sur une échéance ouverte, ces modifications du contrat n°2 n'interviennent qu'à partir de l'échéance Septembre 2017. Le n°3 ouvrira, lui, sur l'échéance Septembre 2015. « Dans la continuité de nos consultations de l'automne », Euronext a décidé de créer ce contrat n°3, Premium, explique Olivier Raevel. « Nous devions laisser suffisamment de temps au marché pour s'ajuster », d'où le lancement dès le mois prochain. Cette annonce, surprise pour nombre d'opérateurs, fait naître des interrogations dans la filière.
Des questionnements sur la coexistence des deux marchésDeux contrats de blé meunier vont donc coexister sur Euronext, et devraient converger en septembre 2017. Première inquiétude des opérateurs, et notamment de l'ANMF : la liquidité. Sera-t-elle suffisante avec des positions divisées entre les deux contrats ? Autre interrogation : comment gérer les engagements déjà effectifs sur la NR ? « Un mécanisme de transfert des positions du contrat 2 au 3, à des prix fixés selon le marché, et qui reflèteront les différences de qualités, est à l'étude, indique Olivier Raevel. Il est soumis à la validation de l'autorité de régulation. »
Cette coexistence « risque d'affecter la lisibilité des marchés, estime un courtier. Cette année, avec la qualité atypique, on peut coter jusqu'à 7 prix rendu Rouen. Et, à partir de mars, nous aurons un référent supplémentaire… » Et de souligner que « l'annonce a déjà sclérosé l'intérêt pour la NR et crée de très fortes inquiétudes pour les OS déjà engagés à l'export et en meunerie ». En toute logique, le contrat n°2, qui reflètera des blés de moindre qualité intéressant plus les Fab et les amidonniers, devrait voir ses cours reculer, estime l'opérateur. « Les primes des industriels devraient alors, mécaniquement, s'accroître. » Pour le n°3, plus axé Meunerie, et donc Export, l'évolution devrait être inverse. « Nos référentiels de prix/prime ne seront donc plus fiables. » Par ailleurs, les achats des OS auprès des agriculteurs étant souvent indexés sur le marché à terme, on peut s'interroger sur la définition des nouveaux barèmes de paiement. Sur quel contrat s'appuyer ? Quelles réfactions établir ?
Pour ce nouveau contrat, les silos InVivo de Bordeaux et Nantes viennent s'ajouter aux partenaires de Rouen et Dunkerque (dès septembre), concernant les points de livraison. La Pallice, grand port d'exportation de blé français, qui plus est de qualité, manque à l'appel.