Trop d’empressement
Plutôt que de foncer tête baissée dans le soutien d’une filière, nos dirigeants n’y perdraient pas à s’interroger sérieusement sur l’opportunité de certaines annonces. On se souvient du lancement en grandes pompes du plan Flex-Fuel lors du mondial de l’Automobile 2006. Les agrocarburants étaient alors synonymes de solution environnementale, de nouveaux marchés pour nos agriculteurs voire le tiers-monde, d’emplois durables... Depuis, l’avenir de ces filières s’est obscurci. Entre rapports peu élogieux quant aux bénéfices environnementaux et inquiétudes sur la concurrence entre l’alimentaire et l’énergétique, confirmées par la hausse mondiale des prix des matières premières, les soutiens politiques se sont éclipsés. La frilosité des débats au Grenelle de l’Environnement concernant les carburants verts de première génération (à partir de graines entières) l’ont montré. Les projets, en revanche sont bien là, et les financements engagés. Et ce ne sont pas les déclarations du rapporteur de l’Onu, Jean Ziegler, favorable à un moratoire international de cinq ans sur la production d’agrocarburants (Lire l'encadré de "Un développement controversé" dans la rubrique Eclairage) qui rassureront les opérateurs ayant fait confiance à nos décideurs… de l’époque !