Energie
Transition énergétique : une priorité gouvernementale... à préciser
Intégrer les énergies vertes au marché électrique
La transition énergétique sera une de mes priorités », a assuré le Premier ministre, Manuel Valls, lors de son discours de politique générale, mardi 8 avril à l'Assemblée nationale. Parlant de « nécessité écologique », il a affirmé l'importance d'une « stratégie bas carbone » pour répondre à « l'enjeu planétaire majeur » du climat (cf. page 4). Reste que les premiers éléments du futur projet de Loi sur la transition énergétique, contenus dans les sept « documents préparatoires » que le ministère de l'Énergie a transmis le 19 mars au Conseil national de la transition énergétique, laissent les opérateurs perplexes. « Nous attendons une explication de texte assez fine du ministère, insiste Philippe Touchais, chargé de mission Climat Énergie Biomasse à l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA). Concernant les énergies renouvelables, nous avons besoin de connaître précisément la stratégie carbone du gouvernement pour visualiser leur possible évolution. » Le projet de loi doit être présenté en conseil des ministres avant l'été, pour une discussion au Parlement prévue à l'automne.
" Les tarifs d'achat restent bien adaptés au marché électrique français assurant la diversification du mix énergétique avec différentes technologies. "
Intégrer les énergies vertes au marché électrique
Le document préparatoire sur les “Énergies renouvelables” précise la façon dont seront revus leurs mécanismes de soutien. Alors que le dispositif actuel repose sur une obligation d'achat de l'électricité “verte” à un tarif préférentiel, le projet de loi propose « un soutien sous la forme d'une aide versée en complément de la vente sur le marché de l'électricité produite par les énergies renouvelables », baptisé “complément de rémunération”.
L'APCA ne s'y oppose pas mais, prévient-elle, « il faudra que cela se fasse au long cours ». Concernant la méthanisation à la ferme, des études montrent en effet que les tarifs d'achat pour la cogénération, réhaussés en 2011, ne suffisent pas, seuls, à rentabiliser la majorité des projets. « Si nous n'avons pas d'aide à l'investissement, nous n'avons pas un temps de retour sur investissement suffisant (quinze ans avec un tarif d'achat subventionné), argumente Philippe Touchais. Aussi ne pouvons-nous pas passer tout de suite à un complément de revenu, qui va avoir tendance à abaisser le niveau général de la rémunération. »