Tomber la chapka
Moscou, été 2010. Température à l’ombre : 37,2°C ! Du jamais vu en Russie depuis les premiers relevés de températures (il y a 160 ans) selon les autorités du pays. Une situation extrême qui n’est pas sans rappeler l’été 2003 en France. Des dizaines de décès sont déjà déclarés, mais heureusement les chiffres sont encore loin de l’hécatombe hexagonale. Moins grave mais plus préoccupant pour notre filière, l’impact sur le développement des cultures russes. L’état d’urgence a été décrété dans une vingtaine de régions et l’on s’attend déjà à une récolte en dessous des prévisions de début d’année. Alors que les autorités officielles parlent de 80 Mt, certaines sociétés privées tablent plutôt sur 70 Mt. Quid du niveau réel de leurs réserves ? Le gouvernement russe a déjà décidé la mise en vente de 3 Mt de blé issu de ses stocks d’intervention pour soulager les éleveurs et imposer un plafonnement des prix de certains produits alimentaires. Pour enfoncer le clou, des rumeurs apparues en ce début de semaine ont fait état d’un éventuel arrêt des exportations de productions russes. Dans un tel contexte, sur un marché nerveux, le prix du blé mondial s’est de nouveau envolé. Le malheur des uns risque de faire le bonheur des autres. Cette année, ce sont les producteurs français qui pourraient le plus en profiter… au grand dam des transformateurs, qui doivent gérer la volatilité des prix.