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Coopération
Tereos joue la diversification face à la crise économique européenne

Nouvelles matières premières et nouveaux marchés, l’agro-industriel fait de l’amidonnerie le fer de lance de sa stratégie de développement.

« EN TANT QUE coopérative, on a vocation à valoriser au mieux nos matières premières agricoles », rappelle Philippe Duval, le président du directoire de Tereos, en préambule de la présentation à la presse, jeudi 26 janvier à Paris, des résultats annuels et perspectives du groupe agro-industriel français. Pour profiter de secteurs porteurs et pouvoir s’arbitrer sur des marchés agricoles de plus en plus volatils, Tereos fait de l’amidon son cheval de bataille, sans délaisser ses autres métiers que sont le sucre, à base de betterave et de canne, l’alcool et l’éthanol. Il diversifie ses matières premières agricoles (à la pomme de terre notamment, avec l’achat de la féculerie d’Haussimont en France, et au manioc), multiplie ses usines de production (au Brésil et à Lillebonne) et s’implante dans un nouveau pays, la Chine. « Nous allons chercher la croissance là où elle se trouve, c’est-à-dire dans les produits amylacés au Brésil et en Chine », explique Philippe Duval, qui considère qu’avec « la crise économique en Europe », on s’achemine vers une « non-croissance » en France.

Développement de l’activité amidonnière    au Brésil et en Chine
« Le potentiel des amylacés dans les pays en développement est énorme », explique Tereos. « Le Brésil enregistre une croissance de 10 % par an quand la Chine engrange 10 à 15 % », précise Philippe Duval. La coopérative espère ainsi doubler le chiffre d’affaires de la société brésilienne Halotek, spécialisée dans la production d’amidon à base de manioc, qu’elle a acquise en septembre 2011. Le groupe a également annoncé le démarrage en 2012 d’une amidonnerie de maïs au Brésil, pour profiter du fort développement de la production de cette céréale localement, qui « a doublé en cinq ans ».
Tereos met également un pied en Chine, qui est devenue en dix ans le premier marché mondial de l’amidon. Un accord de partenariat a été passé avec le groupe Wilmar, premier transformateur de produits agricoles en Asie. Cela va permettre l’implantation au premier semestre 2013 d’une amidonnerie « à 150 km au nord de Hong Kong, d’une capacité de 500.000 t de blé pour un investissement global de 80 M€ », précise Pierre-Christophe Duprat, directeur de Tereos Syral et Tereos BENP. Elle sera suivi d’une seconde unité, équivallente en termes de volume et de coût, qui sera située « plus près des matières premières dans la province du Henan entre Shanghai et Pékin ». L’objectif ? Faire en sorte que « notre production amylacée en Chine soit équivalente à celle en Europe d’ici cinq à dix ans », souligne Philippe Duval.

Transformation du site de Lillebonne vers le gluten puis le glucose
Partant du constat que « le prix du blé à l’ouverture de l’éthanolerie de Lillebonne s’élevait à 120 €/t contre aujourd’hui 180-200 €/t », Tereos a décidé de réorienter la transformation des céréales de ses associés coopérateurs vers la production de dérivés de l’amidon, plus rémunérateurs que l’éthanol. La diversification du site de Lillebonne va permettre à Tereos de « pouvoir arbitrer sur plusieurs matières premières et de multiplier les produits sur le site », explique Pierre-Christophe Duprat. « Nous nous préparons à transformer cette éthanolerie progressivement en une amidonnerie, avec l’espoir que les biocarburants de seconde génération puissent prendre le relais », déclare Philippe Duval. Ce printemps va ainsi voir la mise en route de l’unité de gluten de blé à partir des drêches de l’éthanolerie, qui transformera également de la betterave. En 2013, une unité de production de glucose verra le jour, avec « un possible transfert vers le maïs », précise-t-il.

D’excellents résultats 2010/2011 portés par la fermeté des prix agricoles
Concernant l’exercice 2010/2011 (clos le 30 septembre 2011), « Tereos affiche d’excellents résultats dans un contexte de hausse des cours du sucre, de l’éthanol et des céréales, explique Philippe Duval. Le chiffre d’affaires de Tereos progresse de 25 % (à 4,4 Md€, NDLR) et le résultat net s’établit à 237 M€, en hausse de 57 %. Par ailleurs, le ratio d’endettement s’est amélioré. »
Malgré le contexte de morosité économique actuelle, le groupe agro-industriel Tereos espère par ces choix stratégiques voir encore progresser ces résultats financiers sur l’exercice 2011/2012. Mais dans une moindre mesure comparativement à la campagne dernière. « On peut imaginer que le chiffre d’affaires progressera de 10 % et le résultat opérationnel de 20 % », estime Philippe Duval.

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