Syral, 3e amidonnier européen et filiale du sucrier français Tereos, redéploie sa gamme d’ingrédients et d’additifs fabriqués à partir de maïs et surtout de blé. Il axe son développement sur des produits à plus forte valeur ajoutée, pour la nutrition spécialisée et des secteurs comme la pharmacie, la papeterie et la chimie fine notamment. A l’occasion de l’inauguration le 4 juin d’un nouveau centre de recherche-développement à Marckolsheim en Alsace, ainsi qu’une tour de séchage, Pierre-Christophe Duprat, directeur général de Syral, a indiqué que sa société vise les marchés des ingrédients pour la nutrition infantile, sportive et médicale.
Des marchés en forte croissance
Ces ingrédients issus de l’amidonnerie sont des exhausteurs d’arômes, émulsifiants, humectants, épaississants, anti-cristallisants. Ils font partie de la famille des produits « sucrants ». Beaucoup de ces dérivés de l’amidon servent à la fabrication des aliments infantiles et cliniques, dont les marchés sont en forte croissance, selon Pierre-Christophe Duprat. Cette orientation n’ouvrira pas de nouveaux débouchés en tonnages pour les céréales, mais devrait rendre la société moins sensible aux effets de la réforme sucrière provoquant une baisse du sucre en Europe. Celui-ci est donc donc appelé à être plus concurrentiel. Le d.-g. de Syral estime en revanche que l’amidonnerie de céréales pourra remplacer en partie la baisse de production de fécule, qui pourrait atteindre 30 % du fait du démantèlement du régime féculier. Au total, l’amidonnerie devrait récupérer sur la fécule les volumes perdus au profit du sucre, estime Pierre-Christophe Duprat.
Le centre de R&D de Marckolsheim compte une quinzaine de personnes dédiées à l’innovation, dont huit embauches consécutives à l’investissement. En plus des productions à destination alimentaire, l’amidonnier compte pousser plus loin l’élaboration dans les
produits à destination non alimentaire. Fournisseur d’amidon à une clientèle traditionnelle de papetiers, secteur actuellement en crise, Syral teste de nouvelles qualités de papiers et développe un polyester (qui sert à fabriquer des fibres textiles synthétiques et des matériaux composites) à base d’amidon. D’autres projets sont en cours pour la valorisation de l’éthanol en chimie fine, principalement dans la filière éthylène (hydrocarbure à la source d’un grand nombre de matières plastiques). Au total, Syral, qui mène des projets sur ses divers sites européens, investit 160 M€ sur trois ans dans un programme d’adaptation de ses productions à une demande de produits plus « techniques », a résumé Pierre-Christophe Duprat.