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Syndicats agricoles : un ministère de l’Agriculture sinon rien

Sans surprise, FNSEA et CR saluent le nouveau Président, la Conf’ est moins emballée

CLASSIQUE. Malgré la quasi absence de la question agricole de sa campagne, sauf lors du passage obligé au salon international de l’Agriculture, Nicolas Sarkozy a été élu massivement par les agriculteurs. Les syndicats agricoles majoritaires semblent se satisfaire du résultat, et apparaissent plutôt confiants à l’égard de ce dernier. Si la FNSEA et la Coordination rurale l’ont félicité, la Confédération paysanne ne lui a pas fait cet honneur et se montre plus inquiète pour l’avenir de l’Agriculture française.

L’Agriculture doit conserver un ministère à part entière pour les syndicats

Bien que certains s’en défendent, les syndicats redoutent que l’Agriculture ne bénéficie plus d’un ministère dédié. « Mon premier travail est de m’assurer que notre grand secteur sera reconnu comme tel », explique Jean-Michel Lemétayer, président du syndicat majoritaire. « J’ai eu des engagements du candidat pendant la campagne pour préserver le ministère », assure-t-il. Son élargissement à d’autres secteurs serait accepté à condition que l’Agriculture en demeure la principale priorité. « Il ya des choses qui peuvent se mettre au bout, comme la forêt, mais l’Agriculture doit être le point de rassemblement », estime le leader de la FNSEA. Pour François Lucas, président de la Coordination rurale, « on doit rappeler la priorité de l’Agriculture sur d’autres secteurs qui ne sont que des déclinaisons de l’Agriculture ». En ligne de mire : l’environnement. « Très clairement, pour nous, c’est l’agriculture, la pêche, la forêt, puis l’environnement, qui n’est jamais qu’une déclinaison d’activité économique importante », lâche le porte parole. Les écologistes apprécieront. Quant à la Conf’ elle serait satisfaite avec « un ministère de l’Agriculture, de l’alimentation et de la ruralité », selon Régis Hochard son porte parole. Il redoute toutefois que la recherche y soit intégrée. « Parce qu’elle se fait sur le moyen et le long terme, elle a besoin de visibilité. Si la recherche dépendait du ministère de l’Agriculture, on courrait le risque de changer de programme à chaque majorité ». Enfin, il déplore que le programme agricole du nouveau Président s’inscrive « dans la continuité de ce qu’a fait le précédent gouvernement, notamment au travers de la loi d’orientation agricole ». « On va vers une intensifiacation de l’Agriculture, par le renforcement de la vocation exportatrice et du développement des agrocarburants », ajoute-t-il.

OMC, Pac , OGM et syndicalisme

À peine élu, le nouveau Président est attendu au tournant sur plusieurs dossiers. Sur l’OMC d’abord, les syndicats attendent de Nicolas Sarkozy qu’il honore ses paroles de campagne en phase avec les attentes des syndicats en protégeant les marchés agricoles de l’Union européenne. Régis Hochard émet quelques réserves sur les promesses du Président, arguant que ce dernier souhaite se rapprocher des États-Unis. « Il a parlé de la très grande entente que l’on aurait avec les américains, et si l’on prend le problème de la dépendance protéique de l’UE par exemple, il s’agit d’accords passés avec les américains ». Concernant la politique européenne, l’ensemble des syndicats se satisfont du refus d’une « agriculture sous perfusion » de Nicolas Sarkozy. Mais si tous préfèrent vivre des prix plutôt que des aides, les syndicats exigent en échange que soit préservée, « la préférence communautaire, les outils de gestion de marché de la Pac et une vraie protection du marché intérieur ».

Autre dossier qui inquiète les syndicats, notamment la CR et la Confédération paysanne, les organismes génétiquement modifiés. « Il est le seul candidat à ne pas avoir appelé à un moratoire. On va donc s’intéresser aux élections législatives et on verra après, mais on ne baissera pas les bras », prévient Régis Hochard. François Lucas pour sa part craint que « l’on rentre dans une situation d’affrontements civils entre les agriculteurs anti-OGM et les pro. J’attend au minimum de M. Sarkozy qu’il clarifie la situation sur la responsabilité de chacun en cas de contamination, et à mon sens les semenciers n’assurent pas du tout leur responsabilité en la matière ». Et de conclure « sur ce dossier là, on va vite le tester car ce sera un des dossiers chaud de cet été ». Enfin, la pratique du syndicalisme a été évoquée par les structures minoritaires. La CR entend évidemment être associée au dialogue avec le gouvernement, espérant que la FNSEA ne sera pas le seul interlocuteur. Régis Hochard attend la loi d’amnistie qui pourrait soulager deux syndicalistes menacés de prison ferme. «On verra si le nouveau Président considère que l’action syndicale a ses propres justifications».

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