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Syndicat : la Conf ’ défend une autre voie

Forte du net rejet du traité constitutionnel par le monde agricole, la Confédération paysanne se pose en héraut de l’anti-libéralisme. 

“Paysan : métier d'utilité publique.” De part l’intitulé de son rapport d’orientation, c’est toute la philosophie de la Confédération paysanne qui s’est exprimée lors de son congrès qui s’est tenu les 22 et 23 juin à Die dans la Drôme. Les représentants du second syndicat agricole français ont réaffirmé leur opposition à la réforme de la Pac de Luxembourg et à une agriculture de plus en plus soumise aux règles du libéralisme, au cœur des critiques du syndicat. Par ailleurs, l’absence du ministre de l’Agriculture a été très mal accueillie par la Confédération paysanne qui l’a assimilé à du «mépris».

Un rapport d’orientation anti-libéral

«Nous refusons que la paysannerie soit bradée pour satisfaire à court terme les appétits financiers de quelques grandes firmes industrielles lancées dans une guerre économique à l’échelle mondiale, où les denrées sont utilisées comme arme alimentaire, où le vivant et les ressources naturelles sont confisqués ou pollués ou détruits.» Ainsi débute le rapport d’orientation de la Confédération paysanne, adopté avec seulement deux abstentions, véritable réquisitoire contre l’Organisation mondiale du commerce et la dernière réforme de la Politique agricole commune plus particulièrement. «Une autre Pac est possible.» Pour cela, le syndicat revendique trois grands principes : «des prix agricoles rémunérateurs, dans le cadre d’une maîtrise globale et d’une répartition des productions ; une agriculture paysanne et durable, c’est-à-dire, assurant trois fonctions indissociables : produire, employer, préserver ; et le droit à la souveraineté alimentaire mais sans dumping vis-à-vis des autres pays».

Le syndicat n’a pas épargné le projet de Loi d’orientation agricole du gouvernement français contre lequel il «s’oppose radicalement» : «Le projet accompagne avec zèle et anticipation la Pac ultralibérale, elle-même adoptée en juin 2003 dans la précipitation de l’OMC en septembre de la même année à Cancun.»

Au travers de son rapport d’orientation, «fil conducteur pour ces prochaines années», la Confédération paysanne affirme que «le métier de paysan est un métier d’utilité publique», au travers duquel elle souhaite défendre «des valeurs de solidarité, de lien social, de maîtrise et de répartition : un métier à exercer, dans trois petites fermes plutôt qu’une grande».

Dominique Bussereau remarqué par son absence

La Confédération paysanne a vivement dénoncé l’absence du ministre de l’Agriculture, Dominique Bussereau, qui avait pourtant assister au congrès de la FNSEA, des JA et des céréaliers à Lille, mais «qui préférait déjeuner avec Jean-Pierre Raffarin» selon le porte-parole du syndicat, Jean-Emile Sanchez. Et d’ajouter : «C’est pourtant le ministre de tous les paysans.» De son côté, Brigitte Alain, également porte parole du syndicat, a dénoncé «le profond mépris pour la Confédération paysanne et pour les 70 % de paysans ayant voté non au référendum». En tant que seul syndicat ayant appelé à rejeter le projet de Constitution européenne, la Conf’ entend bien capitaliser le succès du 29 mai : «nous sommes sereins pour les élections aux chambres d’agriculture de 2007», a estimé Brigitte Alain avant d’ajouter : «Nous défendons réellement les paysans, nous ne les accompagnons pas à la mort contrairement à d’autres.»

Enfin, Jean-Emile Sanchez a fait part de sa volonté de se retirer de ses fonctions de porte- parole suivant ainsi Brigitte Alain qui avait annoncé son départ il y a quelques temps. Cette décision semble avoir perturbé l’élection du nouveau secrétariat par le comité national. Elle aura finalement lieu le 5 juillet.

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