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Sumo

On ne compte plus les périples de Jacques Chirac au Japon. Selon ses proches, si l’on ajoute les voyages officiels aux privés, on doit dépasser largement la cinquantaine ! Fasciné par la culture de l'empire du Soleil levant depuis sa jeunesse, le Président de la République a saisi l'opportunité offerte par l’inauguration du pavillon français à l'exposition universelle Aichi 2005, à Nagakute —la première du XXIe siècle— pour faire un saut de plus dans le lointain archipel. Tandis que Bernadette citait en japonais un proverbe nippon : «ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas» en évoquant de façon sibylline un éventuel troisième mandat de son Président de mari, dans une interview au quotidien Asahi Shimbun, Jacques Chirac a avoué : «Cinq ans sans aller au Japon, c'était pour moi insupportable».

Et d'insister : «Voilà, alors il fallait que je revienne pour retrouver l’ambiance du Japon.» Par ailleurs, il n'a jamais caché son amour immodéré pour le sumo, mélange de lutte et de combat rituel d'inspiration shintoïste pratiqué au Japon de temps immémorial. Un sport, qui oppose sur un ring les sumotori qui sont de véritables montagnes de chair, revêtues d'une sorte de ceinture faisant office de pagne. Des hommes, qui ont atteint par suite d'une insuffisance glandulaire et un véritable gavage alimentaire depuis l’enfance un poids spectaculaire (ils pèsent souvent deux cents kilos}. Doués d'une force herculéenne, ce sont les dieux du stade version nippone. Avec comme nos rugbymen ou footballeurs, leurs fans, groupies, photos et calendriers pour amatrices ou amateurs d’obèses. Un sport spécifiquement japonais, et qui fait l’objet d'un extraordinaire engouement dans ce pays. Selon les spécialistes, le sumo est gouverné par 48 règles qui délimitent 12 mouvements pour chacune des trois techniques : poussée, torsion et jet par-dessus le corps. Le match est gagné lorsqu'un des lutteurs a touché l'extérieur d'un cercle avec une partie quelconque de son imposante anatomie. «Aucun européen n’a une connaissance aussi parfaite du Japon», a écrit à propos de Jacques Chirac le quotidien conservateur, Sankei Tribun, qui rapporte que le Président suit avec passion à l'Elysée sur le câble, les transmissions des grands matches de sumo. D'ailleurs, certains n'ont pas hésité â dire que la visite du Président à l'exposition universelle de Nagakute —en dehors de vanter les mérites du dernier né des Airbus (véritable avion-sumo)— était en fait un prétexte pour passer un après-midi entier au tournoi de printemps de sumo d'Osaka. Avec cerise sur le gâteau, un dîner privé organisé en son honneur et celui de son épouse avec les dieux lutteurs. Au passage, un pied de nez aussi à Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, le parti du président, qui a osé dire en un véritable crime de lèse-majesté : «Comment peut-on être fasciné par ces combats de types obèses aux cheveux gominés. Ce n'est vraiment pas un sport d'intellectuel.» En marge de cet énième voyage présidentiel au Japon,, voilà que court une rumeur «à la Mazarine», prétendant que Jacques Chirac aurait «un fils caché au Japon», ce qui expliquerait cet amour inconditionnel pour ce pays : CQFD. En fait, depuis dix ans le ragot circulerait, mais n'a jamais été étayé d'aucune façon. Il alimente sporadiquement la rubrique “people” des Magazines en mal de sensationnel, et provoque un certain agacement dans le cercle des proches de l'Elysée, qui soulignent que Jacques Chirac «par conformisme n'est quand même pas obligé de faire comme son ou ses prédécesseurs…» Il aime le Japon et sa culture. Point barre.

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