Snia : nouvelle baisse de production prévue
L’industrie de l’alimentation animale craint, à l’avenir, un recul inexorable du tonnage des aliments composés.
DANS LEUR NOUVELLE lettre d’information, “Nutrition animale”, le Syndicat national des industriels de la nutrition animale (Snia) s’interroge sur la tendance à long terme des volumes de fabrication d’aliments composés.
La question est de savoir à quel rythme va se situer cette évolution
Les tonnages 2005 accusent une nouvelle baisse par rapport à 2004 de 2 %. Ainsi, en quatre ans, de 2001 à 2005, l’industrie française de l’alimentation animale aura perdu 1,5 Mt, soit un recul de plus de 6 % sur la période.
«Entre-temps, notre industrie s’est certes adaptée (concentration, fermeture d’ateliers, transferts de fonds de commerce…) mais n’investit plus et voit sa rentabilité, déjà structurellement faible, poursuivre son érosion, souligne le Snia. Si les fabricants intègrent avec une certaine lucidité la poursuite de la baisse du marché d’aliments fabriqués en France dans leurs perspectives, la question est de savoir à quel rythme va se situer cette évolution.»
Le regard est ainsi porté vers les niveaux futurs des mises en place en volaille, le cheptel truies ou encore le mode d’alimentation des ruminants… Les conclusions des récents compromis de Hong Kong et de Bruxelles n’incitent pas à l’optimisme à moyen terme, avec l’arrêt programmé des restitutions à l’exportation et l’abaissement des droits de douane à l’importation.
Certes, dans le même temps, les productions animales françaises auront amélioré leur position concurrentielle en bénéficiant des baisses du prix des céréales dans le cadre de la Pac, et en contrôlant leur prix de revient par la maîtrise des charges et l’efficacité technique, à condition toutefois que les coûts induits par les contraintes réglementaires ne viennent pas contrarier les efforts entrepris. «Savoir-faire des différents maillons des filières, diversité des productions, qualité et sécurité alimentaire, grand marché européen, logistique… restent nos principaux atouts, continue le Syndicat. Ils risquent néanmoins d’être insuffisants, si parallèlement la préférence communautaire n’apparaît pas dans l’action politique et dans le comportement du citoyen consommateur.»
Si les industriels de la nutrition animale ne doivent pas craindre (hors zones frontalières), l’importation d’aliments composés, les futurs volumes qu’ils produiront seront directement liés au nombre d’animaux à nourrir. «Donc, en définitive, à notre capacité à tous, et à notre aval en particulier, à s’imposer sur les marchés européens essentiellement mais aussi plus lointains», conclut le Snia.
Pour 2006, une nouvelle baisse des volumes de fabrication d’aliments composés est à prévoir. Elle sera accentuée en aliments volailles, au moins sur le premier semestre, par les conséquences de la crise aviaire actuelle.