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Sidesup

C’EST UN BEAU DÉFI que souhaite relever l’entreprise de déshydratation Sidesup, située dans le Loiret à Engenville. Cette unité de déshydratation de pulpes de betteraves en granulés (30 à 40.000 t par an) et de luzerne (environ 20.000 t par an depuis l’an 2000) a cherché à diversifier sa source de combustible pour déshydrater les matières premières à très haute température (800 à 900 °C à l’intérieur du foyer). Après une nécessaire phase d’étude, c’est la biomasse, à travers la filière Bois qui a été choisie comme source énergétique, au lieu du gaz naturel, précédemment utilisé. Une commande de plaquettes forestières à l’ONF (Office national des forêts) pour un foyer de déshydratation a été opérée dès 2006. C’est une petite révolution qui se poursuit donc dans le secteur de la déshydratation, sachant que sur les trente-deux autres usines présentes sur l’Hexagone, deux seulement utilisent le bois comme source combustible pour déshydrater de la luzerne (mais aucune n’utilise cette énergie renouvelable pour déshydrater des pulpes de betteraves).

La facture énergétique posait problème

« Le prix de l’énergie était devenu insupportable dans le coût de revient », a expliqué Jean-Marie Bélières, directeur de la Sidesup, jeudi 5 juillet. L’augmentation constante du prix des combustibles fait que de 1990 à 1999, la facture s’élevait entre 15 à 20 €/t de pellets de luzerne contre 25 à 30 €/t en 2000 et 35 à 45 €/t en 2005.

Malgré une légère progression du prix de la luzerne départ usine depuis quelques mois seulement, l’érosion des marges s’est rapidement amplifiée, surtout depuis 2000, et la rentabilité de la Sidesup était compromise, malgré des économies d’énergies réalisées en 2005 (automatisation du recyclage, récupération de chaleur, amélioration du pressage...).

La ressource biomasse comme solution

Avec un prix à l’entrée de la chaudière inférieur ou égal à 10 €/MWh pour les écorces et plaquettes de bois contre près de 30 pour le gaz natuel et plus de 50 pour le fuel domestique, le bois est donc apparu adéquat dans le changement de combustible. « La paille, autre source potentielle, a été exclue car dans un foyer où la température est très haute, la paille est riche en cendres. Celles-ci fusionnent pour former un mâchefer, qui nuit à une bonne combustion », argumente Jean-Marie Bélières. L’entreprise a préféré aussi anticiper sur une possible taxe sur les émissions de carbone, qui semble se préciser. L’utilisation du charbon a donc été bannie. Par ailleurs, les débouchés de l’ONF présentaient un intérêt, étant donné que l’entreprise se situe non loin de la forêt d’Orléans (plus grande forêt domaniale de France) et de celle de Fontainebleau. De plus, « l’exploitation a un effet structurant sur la filière bois. Et il n’y a aucune comparaison possible avec la déforestation accélérée de la forêt amazonienne. La forêt française a doublé depuis un siècle », a tenu à préciser Christian Jamet, président de la Sidesup. Le partenariat avec l’ONF est en tout cas envisagé sur le long terme, sur des volumes significatifs de plaquettes (ce qui reste après les coupes) et de connexes de scieries (chutes, restes de bois), à des prix déterminés. L’investissement de cette reconversion se chiffre à un peu plus de 2 millions d’euros, aidé en grande partie par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe).

Le miscanthus, autre source de biomasse ?

En parallèle, l’entreprise s’intéresse au miscanthus, graminée pérenne sur 15 à 20 ans, qui permet d’obtenir une quantité de matière sèche importante à l’hectare tout en présentant un intérêt environnemental certain (non recours aux pesticides ni engrais et donc, peu de charges). Ces propriétés confèrent ainsi à la plante des atouts pour une possible valorisation en biomasse. Des parcelles sont actuellement testées dans le Loiret. « Le miscanthus a un potentiel élevé, il reste à le prouver », a résumé Jean-Marie Bélières.

SIDESUP • 2 lignes de séchage - évaporation de 25 à 30 tonnes d’eau par heure. • Capacité de stockage : 48.000 t (pulpes et luzerne). • Luzerne : 130 producteurs en contrat (1.300 ha)

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