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Sia : beaucoup de communication mais une moindre fréquentation

Constitution européenne, Pac, essais transgéniques, ou intérêt des OGM, le Sia 2005 a consacré la communication malgré une baisse de sa fréquentation.

«UN BILAN TRÈS POSITIF malgré la neige qui a perturbé les neuf jours de la manifestation. C’est presque mieux que l’année dernière où il avait fait beau tout le temps», s’est réjoui le Président du Sia Christian Patria. Certes la neige endosse une part de responsabilité dans le recul du nombre de visiteurs - 628.400 , soit une baisse de 11% par rapport à l’édition précédente -, mais d’autres raisons viennent s’y ajouter comme l’absence de «région à l’honneur» cette année. Dommage car au-delà des politiques, l’industrie avait misé sur la communication envers le citoyen, en particulier le secteur des biotechnologies.

Séduire le vote agricole

Comme à l’accoutumée, les ténors français de la Politique ont fait un petit détour par la porte de Versailles. Le referendum sur la Constitution européenne, dont le vote en France est maintenant prévu pour le 29 mai, était le principal objet de communication. Jacques Chirac a bien entendu inauguré l’édition 2005 du salon et a défendu fermement le «oui». «Sans l’Europe, la France n’a aucune chance de conserver son rang en matière agricole», a insisté le chef de l’Etat. De son côté, le Premier ministre, Jean Pierre Raffarin a tenu le même discours assurant «entendre les inquiétudes des agriculteurs» en rappelant que l’Europe a «beaucoup apporté à l’agriculture». Il a d’autre part indiqué que «la solidarité nationale doit s’exprimer» concernant le secteur de l’élevage, avant de souligner que «la loi d’orientation doit rendre ce métier possible en France». De passage vendredi, Nicolas Sarkozy a écarté le sujet européen. Le nouveau président de l’UMP a suggéré un «système d’agrément» destiné aux exploitations agricoles à l’image du modèle de certaines professions libérales qui «permettrait moins de contrôles et un abattement d’impôts». Mais pour l’ancien ministre de l’économie et des finances, le principal objectif est l’obtention de prix agricoles «qui permettent aux producteurs de vivre».

Pour l’opposition, François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, a déclaré jeudi que «si il y a bien une partie de la population qui sait ce que l’Europe peut apporter, c’est bien le monde agricole». «Il n’y a pas de rapport de défiance» a-t-il ajouté. Si la gauche reprenait le pouvoir, il s’engagerait à renégocier la Pac, a-t-il assuré. Pour lui, il est nécessaire que le budget européen consacré à l’agriculture soit «plus important».

Les partisans du non, peu nombreux du côté des politiques, ont tenter de faire entendre leur voix. Bruno Gollnish, numéro deux du FN est passé relativement inaperçu tandis que Philippe de Villiers, fervent défenseur du refus de la Constitution européenne a donner sa propre vision de la Pac. «La nouvelle politique agricole commune est en fait la destruction de toute politique fondée sur la préférence communautaire», a-t-il lancé avant d’ajouter «elle consiste à livrer sans défense ses paysans à la mondialisation sauvage. Elle les condamne à une course effrénée à l’extension des surfaces et surtout fait changer leur statut». Et de conclure, «De semeurs de récoltes, les voilà aujourd’hui producteurs de formulaires et planteurs de primes».

Biotech : entre transparence, nuances et revendications

L’entreprise Biogemma a joué la carte de la transparence en organisant plusieurs débats avec le public auquel ont pu se joindre les détracteurs des OGM. Au menu : pesticides, confinement des essais, coexistence des cultures, développement des résistance des insectes ou application thérapeutiques des OGM. Objectif de l’opération : communiquer au public la nécessité des essais transgéniques sur le territoire français suite aux destruction de l’été dernier. Biogemma a d’ailleurs annoncé son souhait d’implanter 7 à 8 parcelles d’essais répartis dans le Puy-de-Dôme, l’Aveyron, la Charente-Maritime et probablement en Haute-Garonne. Les responsables de la société de biotechnologie ont toutefois regretté que le ministre ait boudé leur stand et attendent toujours «des politiques clairs pour que le travail des chercheurs soit respecté».

L’Inra a de son côté relativiser l’intérêt des OGM lors du débat intitulé «Les sciences du vivant au service de l’agronomie». «A quoi ça sert d’avoir foutu ce merdier avec le soja résistant aux herbicides si on utilise toujours autant d’herbicides ?» a lancé Guy Riba, directeur général délégué de l’Inra. A l’intention d’un consommateur il explique qu’il n’y a «aucun intérêt à consommer aujourd’hui des OGM, la bouffe n’est pas moins chère et elle n’est pas meilleurs».

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