Serasem : le blé tendre Toisondor à l’honneur pour les semis 2006
Suite au rachat de GAE, la variété, caractérisée par une résistance aux maladies exceptionnelle, tombe dans le giron du sélectionneur d’InVivo.
LA DERNIERE enquête menée par l’Office national interprofessionnel des céréales, a permis de constater que, dans le palmarès des variétés de blés semées pour la première fois, se trouvait des blés tendres très récents comme Toisondor. Il est vrai qu’aujourd’hui, de nombreux agriculteurs aiment tester les nouveautés pour bénéficier de leurs critères agronomiques (33 %) et de leur rendement (22 %). Et Toisondor a plus d’un atout dans son sac. Cette variété de blé tendre d’hiver allie en effet un large panel de résistances aux maladies, des composantes de rendement optimales et une valeur technologique appréciable. Lors de la présentation de cette «nouvelle génération de blé», Serasem est revenu sur la récente acquisition du semencier GAE en faisant le point sur ses nouvelles capacités de recherche et développement.
Toisondor, «une nouvelle génération de blé»
Ce nouveau blé tendre d’hiver correspond aux attentes des agriculteurs en termes de rendement et de praticité culturale, mais également en termes de tolérance aux maladies et de valeur technologique.
Toisondor présente des composantes de rendements optimales, avec un excellent tallage épi (supérieur à 800 épis au mètre carré), pour une fertilité «moindre» (30 grains par épi) et un poids de mille grains «moyen à assez faible» (PMG de 40 grammes). Inscrit au CTPS en 2003, il ressort «second de sa promotion» avec une note de 111 % des témoins (Soissons, Isengrain, Charger et Apache). Un classement confirmé dans le réseau de post-inscription Arvalis-Institut du végétal où, en moyenne sur les deux années 2004 et 2005, il occupe la première place dans les régions Onic du Sud Bassin parisien et de Bretagne/Basse-Normandie et la deuxième place dans la région Nord-Pas-de-Calais/Picardie/Normandie. Cependant, il n’occupe que la huitième place en Centre/Centre-Est en raison «d’essais conduits en sol séchant où la variété a décroché mais, là où la réserve utile en eau est suffisante, il n’y a pas de problème», précise Olivier Druelle, responsable développement chez Serasem. De même, sa douzième place en région Est s’explique par la présence d’essais en Champagne terres blanches qui ne lui conviennent pas.
Reste que Toisondor présentent des avantages en conduites de culture. Le CTPS le classe dans les catégories des “1/2 Hiver (4)” et des “Très résistant” (avec une bonification de 8,5 sur 9), ce qui le classe «parmi les premières dates de semis». De plus, sa reprise de végétation demi tardive de type Charger le protège du gel de pied : aussi passe-t-il «toute la phase hivernale sans trop de problèmes». Côté intrants, Toisondor, peut se semer à faible densité de part son excellent tallage et son faible PMG. Ses faibles besoins en régulateur de croissance (faible hauteur de tige et excellente résistance à la verse) et sa tolérance au chlortoluron, une solution désherbage peu onéreuse, permettent à l’agriculteurs de faire des économies potentielles. De même, Toisondor dispose d’une pa-noplie de résistances aux maladies du feuillage jamais atteintes à ce niveau de rendement, ce qui permet d’économiser également sur le poste des fongicides «quand les traitements sont bien menés». D’après les résultats d’Arvalis-Institut du végétal, qui viennent confirmer ceux du CTPS, cette variété affirme en 2005 le plus faible écart T-NT (traité-non traité) grâce à «sa résistance aux deux souches de septoriose les plus virulentes qui sévissent depuis deux ans». Elle est également peu sensible à l’oïdium et la rouille brune, possède un niveau de résistance «potable» concernant la rouille jaune, sans oublier une tolérance relative à la fusariose et au piétin verse. En résumé, Toisondor fait partie de la nouvelle génération de blé dit “rustique” (au sens noble du terme) qui offre la possibilité de produire des quintaux à moindre coût et avec un maximum de sécurité.
Quant à sa valeur technologique, Toisondor se caractérise par un poids spécifique et un taux de protéine élevés, ce qui en fait un excellent client pour l’exportation. Son Zélény supérieur à 25, sa dureté de type “Hard” et sa bonne résistance à la germination sur pied lui vaut la qualification de blé panifiable (BP), incorporable dans un mélange meunier à hauteur de 15 à 20 %. De plus, son faible indice de viscosité (1,38), parmi les plus bas du marché, autorise son utilisation en alimentation animale, jusqu’à «une hauteur de 100 % sur le segment des jeunes volailles», indique le représentant du sélectionneur français.
Des atouts en veux-tu, en voilà. Et les agriculteurs ne s’y sont pas trompé puisque les surfaces en multiplication de Toisondor ont doublé de 2005 à 2006, pour atteindre 1.650 hectares cette année. «Les perspectives de développement sont de 2.500 à 3.000 hectares de multiplication, sans être trop optimiste.»
Renforcer sa présence en France et à l’international
La volonté première du groupe InVivo, issue de la fusion de Sigma et Uncaa, est de se développer sur les marchés des céréales à paille, des protéagineux et du colza. Des espèces au cœur de l’activité de sélection de Serasem, dont le développement à l’international est récemment passé par l’acquisition à RAGT du programme orge de PBI Cambridge et l’expansion du réseau de partenariats avec Desprez (filiales Florisem en Italie et Marisa en Espagne). Autres opérations : la création de la filiale LS Plant Breeding au Royaume-Uni en partenariat avec un autre partenaire historique NPZ lembke (Allemange), sans oublier la multiplication des activités dans les pays de l’Est (Ukraine, Russie, Pologne, Hongrie…).
Cette croissance se trouve amplifiée par la récente reprise du français GAE. Serasem entend ainsi renforcer «son moteur de sélection» en élargissant sa gamme d’offre : en blé tendre (avec, entre autres, Toisondor), en blé dur (avec des variétés performantes) et en protéagineux (avec, en particulier, les pois d’hiver Hr).