Cooperative le gouessant
Sept usines Iso 50001
La coopérative de nutrition animale, Le Gouessant, est la première à être certifiée Iso 50001. La norme guide les entreprises dans la mise en œuvre d'un système de management de l'énergie, qui leur permet d'en faire un meilleur usage. Le périmètre couvre ses sept usines de production d'aliments et le bâtiment de son siège.



L « a certification Iso 50001 de nos sept usines d'aliments pour animaux s'inscrit dans notre démarche globale de développement durable », résume Antoine Bureau, ingénieur Projets et responsable Énergie de la coopérative Le Gouessant. Le dossier a de fait été ouvert en 2007 avec une priorité portée sur les économies d'énergie. A suivi, en 2010, une instrumentation méthodique des sites de production, pour valider les indicateurs, et un plan d'action sur la période 2013/2014 : « Cela nous a permis d'aboutir à un sys”tème structuré de management de l'énergie. Il s'agit finalement du même type de démarche que les certifications qualité Iso 9001. Nous nous sommes d'ailleurs appuyés sur notre structure Qualité pour la partie procédure. »
“La mise en place de variateurs ou de matelas isolants ouvre droit à des CEE.
L'investissement en instrumentation s'est élevé à 1,5 M€ pour les sept usines : la coopérative a équipé ses centrales de production d'air comprimé, de chaudières va-peurs, d'une centaine de comp-teurs (pour tout équipement de plus de 37 kWatt), de refroidis-seurs...
« Nous avons expérimenté sur l'usine aquacole puis, comme la coopérative en a l'habitude, nous avons dupliqué sur l'ensemble des sites. Toute cette instrumentation sert à suivre les consommations d'énergie mais elle est aussi très utile pour la maintenance, le choix des investissements et la sécurité des personnes », précise le responsable.
Outre le suivi, l'entreprise a engagé des choix, comme de privilégier la vapeur à l'électricité pour la granulation : « Le kilowatt-heure est moins cher et les granulés sont de meilleure qualité. » Idem pour la motorisation : à périmètre constant, la technologie des moteurs asynchrones fait économiser 18 % d'énergie pour les équipements de grande puissance.
Des leviers d'amélioration encore inexploitésOutre l'impact sur la meilleure connaissance et l'optimisation de ses consommations, la certification apporte à l'entreprise une reconnaissance de ses clients –« les GMS y sont sensibles »– et certains avantages : « La mise en place de variateurs ou de matelas isolants vous ouvre droit à des certificats d'économie d'énergie (CEE) que vous pouvez revendre aux fournisseurs d'énergie. Pour l'instant, le coefficient multiplicateur lié à l'Iso 50001 est de 2. Il va passer à 1,2, ce qui reste intéressant. »
L'achat d'énergie peut engager l'entreprise dans une perspective de développement durable. C'est le cas du Gouessant qui, outre sa certification Iso 50001 s'est également engagée à acheter de l'énergie verte, dans un premier temps pour son usine Bio.
C'est également le cas de Bellané (Thouars-79). Le choix est ici celui de la proximité : l'entreprise achète sa vapeur à l'usine de biogaz de Louzy, située à moins d'un kilomètre de son usine d'aliments et à laquelle elle est directement reliée. La centrale de bio-méthanisation, conçue dans le cadre du projet Tiper (Technologies innovantes pour la production d'énergie renouvelable), a été inaugurée début 2014. Ses actionnaires majoritaires sont Méthanéo, Seolis et ABBT (qui regroupe des agriculteurs apporteurs, des entreprises comme Bellané Thouars et des particuliers). « L'avantage pour l'usine d'aliments est net : j'ai contractualisé mon achat de vapeur, qui est indexée sur le prix du gaz. Elle me coûte moins cher que celui-ci et j'anticipe, dans le même temps, sur la prochaine taxe sur les énergies fossiles », explique Pascal Huault, directeur industriel de l'usine d'aliment. Cette dernière a juste dû s'équiper d'un système de régulation permettant de privilégier la vapeur Tiper, complétée par la chaudière dès que la pression chute dans le réseau.
L'entreprise est également exemptée de l'audit énergétique. « Nous suivons aussi la charte “Objectif CO2” de l'Ademe qui ouvre également l'exemption pour notre flotte de camions. » Ingénieur Arts et Métiers de l'Ircam La Roche sur Yon, Antoine Bureau sait qu'il existe encore des leviers d'amélioration : « L'instrumentation nous permet d'optimiser encore l'automatisation, mais aussi de chasser les marches à vide et d'analyser finement la courbe de puissance électrique pour ensuite ajuster le dimensionnement des équipements sur le critère énergétique. »