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Exportations
Sénalia : du mieux en 2018 mais des questions pour l'avenir

En 2016/2017, le silo rouennais n’a exporté que 1,8 Mt de céréales, sur un trafic global de 4,9 Mt. Cette campagne, il espère charger 3,6 Mt de grains, sur un objectif total de 6,8 Mt.

Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia.
© Thierry Michel

« Sommes-nous devenus un marché de seconde partie de campagne ? », s’est interrogé Thierry Dupont, président de Sénalia, vendredi 12 janvier lors de la réunion d’information organisée par l’entreprise à Paris.

 

Retard d’expédition

« Oui, je suis plus optimiste à ce jour que l’an passé car les récoltes de cette campagne ont été meilleures. Mais oui aussi, je demeure pessimiste car, même si l’on enregistre un bon début de campagne, on constate des retards d’expédition à ce jour. Il y a de la rétention à la vente de la part des acteurs de la filière par rapport aux demandes de nos clients, avec cette idée que le prix de demain sera meilleur que celui d’hier. J’ai peur que l’on soit débordé en juin. Ce qui pourra générer des surcoûts et des mécontentements de clients. Attention aux réveils douloureux », a averti Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia, en introduction de cette journée. En se comportant ainsi, la filière « donne des armes à la concurrence, notamment celle de la mer Noire, en ne servant pas régulièrement » ses marchés habituels. Les 4,9 Mt manutentionnées par l’exploitant de terminaux portuaires en 2016/2017 (la plus faible année en treize ans) font pâle figure face au record de 2015/2016 à 8,3 Mt. Avec le retour d’une récolte 2017 à la normale (autour de 38 Mt), Sénalia compte « charger plus de 3,6 Mt de céréales cette campagne (contre 1,8 Mt en 2016/2017), avec des activités agro-industrielles dynamiques [objectif de 3,2 Mt], portées notamment par l’activité de Robust (sucre) ». Soit un trafic global estimé pour 2017/2018 de 6,8 Mt, comparable aux 6,9 Mt de 2013/2014.

 

Organisation et investissements

Pour mieux gérer les aléas de la production, Sénalia s’organise et investit. Au premier chapitre, citons le renforcement du travail sur la ségrégation des blés et orges, la diversification géographique des expéditions (au-delà des traditionnels UE, Maroc et Algérie, l’entreprise expédie de plus en plus vers d’autres destinations comme l’Asie), l’intégration de services dans les prestations de fobbing (gestion de la douane, par exemple) ou encore la sécurité alimentaire (gestion des poussières, surveillance des contaminants, anticipation du “zéro insecte” d’ici 2022…).

Pour les investissements, il s’agit de la fin des travaux d’accès au port de Rouen pour les grands gabarits de bateau avec une ouverture prévue en janvier 2019, de la mise en route d’un nouveau portique de chargement fin 2018 (3 000 t/h) ou encore de l’installation de kilomètres de fibre optique opérationnelle en juin 2018. Des raisons de croire à un avenir meilleur mais attention, la concurrence à l’extérieur de l’UE est rude : la Russie est devenue un acteur important et « plus personne ne peut douter de leur capacité à charger ». Une situation qui pourrait s’amplifier avec les investissements importants observés en Ukraine et dans la zone mer Noire.

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