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Senalia : 2004/2005, une campagne céréalière en demi-teinte

Accompagner le biodiesel, participer au développement de l’éthanol continuer à développer la qualité des prestations portuaires.

L’ANNEE PROFESSIONNELLE céréalière s’est ouverte, comme il est de tradition, par l’assemblée générale de Senalia le 11 janvier à l’hôtel Méridien à Paris en présence d’une assistance très dense. Rappelons que pour mémoire, Senalia est la fusion d’Ucacel et d’Ucaspor intervenue —on le sait— en juin 2002. Comme l’a souligné à cette occasion le président Jean-Jacques Vorimore, Senalia est le regroupement en portuaire des coopératives et des négociants en céréales de Haute-Normandie, Picardie, Ile-de-France et Centre. Un ensemble non négligeable puisqu’il collecte plus de 60 % de la récolte française de blé et orge. Senalia, spécialisée dans la prestation de services en matière de portuaire et logistique, est aussi devenue ces dernières années le partenaire de groupes industriels transformateurs de produits agricoles de poids comme Saipol, Diester Industrie, Saint Louis, Barry Callebaud et Tereos. Ce qui lui permet de couvrir ainsi toute une gamme de productions allant des céréale, aux graines oléagineuses, huiles, tourteaux, diester, sucre, cacao et demain.... éthanol. Le président Jean-Jacques Vorimore devait rappeler que dans le contexte actuel la qualité des services portuaires est un enjeu considérable compte tenu de marchés de plus en plus segmentés et de clients de plus en plus exigeants en matière de sécurité sanitaire, de traçabilité et de prix.

Les problèmes de logistique

Si la logistique est un élément essentiel de la compétitivité de Senalia, force est de constater qu’en matière de transport fluvial les investissements —malgré les efforts de VNF— restent faibles, tandis que la SNCF semble se désengager du fret ferroviaire. Et ce, tout en augmentant ses prix mais non ses services... Quant aux capacités portuaires de Rouen, elles ont besoin de s’adapter à des navires toujours plus imposants, nécessitant de ce fait —cela est manifeste— une augmentation du tirant d’eau, qui constituerait un vrai «plus» pour la compétitivité du prestataire.

Senalia mise sur l’éthanol…

Outre le biodiesel avec l’usine de grand Couronne, qui a permis de démarrer en vraie grandeur cette activité en France, Senalia mise également sur l’éthanol. En effet, l’entreprise sera partenaire du projet de BENP, filiale du groupe Tereos à Lillebonne, dès que ce projet obtiendra le niveau d’agrément nécessaire au démarrage de cette usine. Situé au cœur d’un hinterland céréalier, proche des raffineries, ce projet est considéré par Senalia comme un des plus aboutis et des plus compétitifs parmi ceux actuellement en lice pour la deuxième tranche d’agréments que l’Etat doit octroyer prochainement.

… sans négliger l’exportation

Cependant, l’exportation pays tiers reste une nécessité face à des besoins mondiaux ascendants. Ainsi, Senalia s’est associé aux efforts de plusieurs opérateurs portuaires et collecteurs (Sica Atlantique de La Rochelle) qui travaillent sur des projets d’investissements au Maroc. Objectif : se rapprocher du client final et donc mieux le fidéliser.

Le président Vorimore, qui s’adressait à Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, devait déplorer la gestion des marchés par la Commission de Bruxelles et, au sujet de la récente réunion d’Hong Kong, s’inquièter de l’abandon par l’Europe à l’échéance 2013 des restitutions à l’export, sans réelles contreparties de ses principaux concurrents. Préoccupations soulignées également par Xavier Beulin, président de Sofiproteol/Fop qui n’a pas hésité à rappeler l’erreur faite en son temps à propos du textile, et dont on voit les conséquences sur cette branche d’activité.

Dans sa réponse, le ministre de l’Agriculture a souligné que la déclaration finale de Hong Kong ne remet pas en cause les principes de la Pac confortée jusqu’en 2013 au plan financier par l’accord de Bruxelles obtenu le 17 décem-bre dernier. La France dispose ainsi —estime-t-il— du temps nécessaire pour consolider la place de son agriculture au premier plan européen et se préparer à l’échéance 2013.

Hong Kong —a insisté le ministre— met l’accent sur l’équilibre des concessions entre les différents pays en matière agricole. Les subventions indirectes à l’export du type aide alimentaire, crédits à l’export, pratiques monopolistiques des entreprises commerciales d’Etat doivent bien entendu être également démantelées : «Donnant-donnant, nous ne serons pas en avance sur nos partenaires ; la concurrence entre les producteurs doit être équitable.»

Rappelant la nécessité de renforcer la compétitivité des entreprises agricoles et agroalimentaires françaises, Dominique Bussereau a assuré l’assistance de sa vigilance quant à la mobilisation des outils communautaires pour profiter des opportunités du marché et assainir des stocks fin 2004/2005 particulièrement élevés (18 Mt contre 4 Mt fin 2003/2004).

D. Bussereau déterminé à valoriser les débouchés non-alimentaires

En symbiose avec le constat de Senalia sur la nécessité de soutenir les investissements logistiques en particulier sur le fluvial «là où cela est possible», regrettant —sans trop s’apesantir toutefois— les difficultés persistantes observées en matière ferroviaire, le ministre s’est montré déterminé à valoriser les débouchés non alimentaires. Il a rappelé que dès 2008, la France devrait atteindre un taux d’incorporation des biocarburants de 5,75 %, puis 7 % en 2010. Cet effort représente un doublement des quantités de biocarburants produits entre 2004 et 2006, puis à nouveau un triplement entre 2006 et 2008 : 3 Mt seront alors produites. Le secteur bénéficie d’un horizon fiscal pérenne, qui est le plus favorable d’Europe, et un nouvel appel à candidatures pour 1,8 Mt a été lancé en novembre. Les offres seront prochainement dépouillées par la Commission d’agrément de manière à délivrer les notifications en février. Mais les demandes sont très supérieures aux volumes offerts. Pour l’éthanol, elles représentent quatre fois les agréments proposés! Le projet de Lillebonne —a fait observer le ministre— s’inscrit dans cet ensemble mais reste lié aux possibilités globales. L’assemblée de Senalia l’a très bien compris, tout en regrettant pour ce projet normand cette réponse de... normand.

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