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Salon International de l’Agriculture 2007 Les candidats en campagne à la campagne

Comme de coutume, le Salon International de l’Agriculture de la Porte de Versailles a vu défiler bon nombre de candidats à l’élection présidentielle. Retour sur ce passage obligé

RITUEL. «Aucun des candidat n’a la fibre agricole qu’a le président Chirac» a regretté Jean Michel Lemétayer, président de la FNSEA, la veille de la traditionnelle et dernière inauguration du Salon International de l’Agriculture par Jacques Chirac en tant que Président de la République française. Mais malgré les propos du leader du syndicat agricole majoritaire, les principaux candidats à l’élection présidentielle ont souillé leur souliers dans les allées de la plus grande ferme du monde, au milieu d’une nuée de journalistes et de visiteurs parfois déroutés par tant d’agitation médiatique.

F.Bayrou défend «la vocation agricole de la France» et le moratoire sur les OGM

Des trois principaux prétendants à la Présidence, François Bayrou a ouvert le bal le premier le 6 mars. Le candidat de l’UDF y a défendu « la vocation agricole » de la France. La politique agricole française « doit s’occuper d’agriculture mais aussi d’agriculteurs » a-t-il déclaré. «Il faudra que le gouvernement français, à partir du mois de mai, défende l’idée que le soutien du revenu agricole est une chose très importante», a-t-il estimé. Toutefois, il considère qu’à plus long terme, la politique devra être fondée sur les prix, l’agriculture étant «un secteur d’avenir», selon le Béarnais. « La sauvegarde de la souveraineté alimentaire » est également une valeur défendue par le troisième homme de cette élection. Concernant les négociations agricoles internationales à l’OMC, il rejoint les positions de l’actuel Président français. « Jacques Chirac a exprimé vertement des remarques à l’adresse du commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson. Il y a plus ou moins une quinzaine de pays qui partagent cette ligne d’exigence, et je partage les remarques exprimées à ce sujet » a assuré F. Bayrou.

Celui qui se définit comme le candidat du centre s’est montré attentif aux exigences de l’opinion publique française en se rendant sur les stands de l’Alliance pour la planète, qui défend un moratoire sur les cultures transgéniques et du réseau Farre, qui défend l’agriculture raisonnée. En réponse aux récents sondages indiquant le refus des cultures OGM par une majorité de citoyens français, mais aussi par 62% des agriculteurs, François Bayrou s’est prononcé pour un moratoire sur les cultures transgéniques. S’il était élu président, il proposerait «un débat national sur les OGM, nourri d’un rapport présenté par les scientifiques de notre pays (...) afin de sortir de la zone d’incertitude» a-t-il indiqué.

En pleine ascension médiatique la semaine du salon, le candidat le plus proche du milieu rural (ayant repris la ferme de son père avant d’exercer son métier de professeur) s’est montré très à l’aise avec la population agricole et citadine. D’ailleurs selon un sondage publié au premier jour du salon, 26 % des agriculteurs disent se sentir proche de François Bayrou, qui arrive juste derrière le candidat de l’UMP.

Nicolas Sarkozy, candidat préféré des agriculteurs français

Malgré son profil très citadin, Nicolas Sarkozy, qui a accompli l’ensemble de sa carrière dans le département des Hauts de Seine en banlieue parisienne, est le candidat favori des agriculteurs français qui se disent proche du numéro un de la droite à 32 %.

De passage au salon le 9 mars, il a affirmé au cours d’un entretien avec Jean Michel Lemétayer, vouloir «changer les règles de l’OMC». Face aux jeunes agriculteurs il a précisé sa position, «il ne faut pas en sortir mais il faut négocier de manière différente». Pour le dauphin de Jacques Chirac, qui vient de lui annoncer son soutien, « l’agriculture française ne peut être réduite à la seule question de la ruralité (...) elle doit rester un métier de production ». Au sujet de la Pac il a exprimé son souhait de maintenir la préférence communautaire. «Je n’accepte pas qu’on fasse entrer sur le marché européen des produits agricoles qui ne répondent pas aux normes sanitaires qui sont celles qu’on impose à nos agriculteurs et à nos éleveurs» a-t-il assuré.

Sur les organismes génétiquement modifiés, Nicolas Sarkozy a suivi la ligne de l’UMP actuellement au gouvernement, c’est à dire le flou artistique... Pris à parti par des défenseurs du moratoire sur les cultures OGM de l’association l’Alliance pour la planète, il leur a promis qu’il leur écrirait en guise de réponse. Il est ainsi le seul candidat à ne pas soutenir ouvertement un moratoire sur les OGM en agriculture.

Désireux de s’octroyer un nouveau soutien, le ministre de l’Intérieur a demandé à J.M. Lemétayer pour qui il voterait le moment venu. L’intéressé n’a pas satisfait le candidat et lui a indiqué qu’il n’était pas dans ses habitudes de se prononcer sur ce genre de questions.

Ségolène Royal

Se faire attendre, c’est se faire désirer…La présidente du Conseil régional du Poitou Charentes a donc attendu l’avant dernier jour du Sia pour y faire une visite assez longue mais limitée au hall de l’élevage. Elle y a exprimé sa «reconnaissance» à « la profession agricole qui a déjà fait beaucoup d’efforts, notamment les éleveurs », ajoutant toutefois, « tout ne va pas bien », faisant référence à « la pollution de l’eau et des nappes phréatiques». Au sujet de la Pac, la candidate du Parti socialiste s’est engagée à « préparer avec les agriculteurs la réforme de la Pac », les sentant « inquiets ». Sur l’OMC, elle souhaite que «la France n’accepte plus de concessions, (…), dans les négociations, tant que les productions étrangères ne présenteront pas les mêmes garanties qu’en France». «Je n’accepte pas que d’autres pays puissent exporter leur viande en France alors que les contrôles sanitaires ne sont pas de même qualité», citant au passage «l’Amérique du Sud».

Côté popularité, même si Mme Royal n’a pas eu droit aux sifflets du monde rural, seulement 10 % des agriculteurs disent se sentir proches de la candidate, selon le sondage Sondage Ifop fiducial publié par le Journal du dimanche 3 mars, réalisé les 27 et 28 février auprès d’un échantillon de 503 personnes représentatif des agriculteurs français. précité.

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