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Russie, une solution à nos stocks lourds ?

La Russie envisagerait de limiter ses exportations céréalières. Une éventuelle opportunité s'ouvre aux blé tendre et maïs français, dont les stocks de report continuent de s'étoffer.

L « es bilans céréaliers, établis par FranceAgriMer, aboutissent à des stocks de fin de campagne assez lourds en blé tendre et maïs (cf. encadré p. 8), a indiqué en substance Rémi Haquin, président du conseil spécialisé pour les céréales à FranceAgriMer, en sortie de réunion le 10 décembre. Il faut que les opérateurs aient bien conscience qu'il est important de ne pas laisser passer des opportunités et de bien alimenter le marché quand elles passent, de manière à éviter une situation de “sur-stocks” au mois de juin. » Et d'insister : « Même si les exportations connaissent un déroulement relativement normal par rapport aux bilans, le message à porter est de poursuivre une dynamique de vente forte sur l'ensemble de la campagne : il ne faut surtout pas mollir. » Et ce, dans un contexte international, où la hausse des cours enregistrée le mois dernier se poursuit avec, en toile de fond, la problématique russe. « Si rien n'est encore décidé, il y a, plus que des rumeurs, des possibilités de restriction des exportations au départ de la Russie », explique Olivia Le Lamer, chef de l'unité Grandes cultures à FranceAgriMer.

Des restrictions à l'exportation mais pas d'embargo total

« Selon l'analyste ukrainien Ukr-AgroConsult, ce qui paraît probable, car annoncé par l'agence de surveillance phytosanitaire et vétérinaire russe, est la mise en place de contrôles sanitaires accrus qui pourrait se traduire par une moindre délivrance de certificats à l'exportation, indique Olivia Le Lamer. Le chiffre d'une baisse éventuelle de 30% de certificats délivrés, compte tenu du resserrement des exigences, circule. » Les raisons ? « Des exportations céréalières record (avec 18,2 Mt chargées au 8 décembre, +30 % sur l'an dernier à pareille époque), la montée en flèche des cours du blé tendre sur le marché intérieur et l'état des cultures d'hiver, jugé pas très bon. »

Les autorités russes ont, par ailleurs, envisagé la possibilité de mettre « une taxe flottante à l'exportation », tout en la qualifiant « de dernier recours ». Par contre, « l'embargo à l'exportation pur et simple » ne paraît pas envisagé, puisque qualifié d'« impossible ». Et Rémi Haquin de préciser : « La Russie a besoin, à la fois, de devises et que les prix intérieurs ne flambent pas. » Reste qu'« avec la dévaluation monétaire actuelle, les détenteurs de grains ont davantage intérêt à posséder du grain que des roubles ».

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