Revenu
Au moment où notre équipe nationale de football commence enfin à nous faire rêver un peu, loin de moi l’idée de jouer le rabat-joie ou le pourvoyeur de sinistrose. Mais la performance de nos bleus (Allez les Blés!!!) ne peut cacher l’annonce de la nouvelle et forte baisse de 13% du revenu moyen des actifs non salariés des entreprises agricoles en 2005. Avec ce chiffre, l’Insee replonge la France rurale dans sa dure réalité. «France, attention, ton agriculture fout le camp!» L’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture s’émeut de cette situation qui enfonce encore un peu plus le clou chaque année. Pour l’APCA, cette forte dégradation fait suite à une érosion observée depuis 1998. En sept ans, le revenu agricole français aura donc baissé de 28% en moyenne. Bien sûr, certains secteurs s’en tirent mieux, alors que d’autres plongent… Les Chambres d’agriculture font également remarquer que cette moyenne est calculée en tenant compte d’une diminution de 18% du nombre des exploitants agricoles. Cela montre que, malgré les aides directes instituées par les réformes successives de la Pac, cela fait sept ans que les agriculteurs voient leur revenu se dégrader rapidement. Mais le mal n’est pas franco-français. L’Insee révèle aussi dans ses chiffres que les agriculteurs européens, dans leur ensemble, ont vu leur revenu baisser en 2005 de 5,6% en euro constant. C’est le Portugal qui connaît la plus forte diminution avec une chute de 12%, du fait d’une intense sécheresse, tandis que la Lituanie, l’Irlande, la République tchèque et les Pays-Bas voient leur revenu sensiblement augmenter. Contrairement aux idées reçues, les productions végétales ont diminué de 5,3% tandis que les productions animales se sont révélées stables. La valeur de la production européenne s’est donc réduite tandis que les subventions augmentent légèrement. Ainsi, le résultat net global diminue de 7,9%. Il faut donc absolument que les politiques prennent enfin leurs responsabilités, ou plutôt qu’ils aillent dans le sens de nos producteurs. Et surtout que nous arrêtions rapidement d’organiser, comme c’est le cas depuis plusieurs années, une agriculture française et européenne trop dépendante des aides de l’État ou de l’Europe, dans laquelle le producteur se retrouve spolié de son métier, déresponsabilisé, bref sous perfusion. Retrouvons nos valeurs!