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Rétro

Dans le tumulte de l’actualité, il est possible que cela vous ait échappé. Raison de plus pour en faire état dans ce «clin d’œil». Un sujet des plus rétro, on en conviendra volontiers. On apprend ainsi que le dernier conseil municipal de septembre de la capitale, à la demande du maire Bertrand Delanoë, a fait voter un vœu afin que soit apposé une plaque de marbre sur la façade du “38, rue Vaneau” dans le VIIe arrondissement de Paris. Une plaque rappelant que dans cet immeuble des plus bourgeois vécut entre octobre 1843 et février 1845 le célèbre philosophe allemand Karl Marx. Un philosophe, dont au demeurant on ne compte plus les noms de rue dans les municipalités dites rouges (ou anciennement de cette couleur politique) de la couronne parisienne. La proposition est venue d’un ancien sénateur PCF des Hauts-de-Seine, aujourd’hui président du groupe communiste au conseil municipal de Clichy-la-Garenne. Ce dernier ayant, à sa grande surprise, découvert le séjour parisien de l’auteur du Capital, dans la biographie que lui a consacré Jacques Attali. Ainsi, il est plaisant de constater que la mémoire de Karl Marx, fondateur du marxisme, interprétation matérialiste de l’histoire et de la lutte des classes —lutte qui selon lui devait se terminer par le triomphe du prolétariat et l’instauration d’une société sans classes— sera célébrée dans un des quartiers les plus chics de la capitale.

Un quartier, où le prix du mètre carré donne le vertige même aux bourges d’autres arrondissements aux comptes en banque bien nantis, les prolos n’osant même pas y songer. Dans le courrier des lecteurs du “Monde” un abonné breton fait observer, non sans malice, qu’il est curieux qu’un ancien sénateur PCF ait ignoré le séjour de Karl (il ne parle pas bien entendu de Karl Lagerfeld ou encore de Karl Zéro) à Paris entre octobre 1843 et février 1845, date à laquelle il fut expulsé par le très réactionnaire ministre de l’Intérieur de l’époque, François Guizot. Et de préciser, que c’est à Paris que Karl Marx rencontra notamment le poète Henri Heine, l’anarchiste russe Bakounine et aussi, et surtout, Friedrich Engels avec lequel il rédigera plus tard “Le Manifeste Communiste”. Reste que la révélation de Jacques Attali n’en ait pas une, depuis la parution en 1965 du premier tome des œuvres de Karl Marx dans la Bibliothèque de la Pléiade. A l’évidence, conclut ce vigilant lecteur du “Monde” les communistes français ne sont pas très familiers de l’œuvre de Karl Marx pour avoir soudain découvert que le philosophe allemand fut un temps parisien ! Autre coup d’œil dans le rétro, les autorités de Pékin viennent de censurer une exposition consacrée à Mao Zedong, ordonnant à une galerie d’art contemporain pékinoise —le galériste étant, lui, à la FIAC, qui vient de se tenir à Paris— le retrait immédiat d’une trentaine de tableaux jugés irrévencieux pour la mémoire du Grand Timonier. En effet, même dans la Chine d’aujourd’hui, qui économiquement fait trembler le monde, près de trente ans après sa mort, l’ancien leader reste une figure intouchable. Même si l’ex-numéro un chinois de la «démaoïsation», Deng Xiaoping, avait affirmé en son temps que Mao c’était «70 % de positif et 30 % de négatif». Et ce, en pensant bien entendu à l’extraordinaire désastre que fut la révolution culturelle. Une Chine, qui —notons-le au passage— détient toujours le triste record mondial des exécutions capitales avec environ dix mille condamnations effectives par an. Ce qui est beaucoup, même si la population globale de ce géant fait apparaître à côté celles d’un certain nombre de pays de l’Union européenne comme une simple erreur statistique.

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