Marchés
Retour de l’effectif européen de poules pondeuses et commerce sous tension à l’horizon
Si l’année 2012 a été synonyme de pénurie d’œufs, 2013 devrait être placée sous le signe du retour de l’offre, en France comme dans le reste de l’Union européenne. De quoi laisser craindre à l’amont une forte baisse des prix.

Avec l’application tardive de la directive européenne sur le bien-être des poules pondeuses, la production de l’UE à 27 s’est effondrée en 2012. Et ce, malgré la croissance de l’offre dans certains États membres, comme l’Allemagne. Au fil des mois, les élevages se sont mis en conformité avec la réglementation et aujourd’hui, l’offre progresse.
Une offre aux niveaux de 2011
En France, selon Agreste, 39,39 millions de poulettes ont été mises en place sur les dix premiers mois de 2012, soit +30,5 % en un an et +3,8 % par rapport à 2010. Ainsi, pour le ministère, « en début d’année 2013, la production devrait continuer de se redresser et même dépasser son niveau de début 2011 ». Chez nos voisins, l’heure est aussi au développement des volumes. D’après l’institut allemand MEG, en janvier et février, le cheptel de l’UE dépasserait de près de 7 % son très faible niveau du début 2012, pour atteindre 340 millions de poules. Il resterait néanmoins inférieur à celui de 2011, de l’ordre de -1 %. Si aucun retour massif des volumes espagnols n’est attendu avant la fin du premier semestre, la hausse de la production allemande observée en 2012 devrait se confirmer au premier trimestre, et pourrait atteindre +7 % selon le MEG.
Net repli des cours à l’horizon
Ce retour à la normale de l’offre aura des conséquences sur les prix. Bien qu’assez ferme, la consommation des ménages ne s’annonce pas assez soutenue pour absorber aisément tous les volumes supplémentaires. De même, le débouché industriel pourrait manquer de tonus. Faute de prix attractifs et du fait d’une activité morose sur le marché des produits transformés, les entreprises utilisatrices d’ovoproduits modèrent leurs achats et appuient sur les tarifs des œufs liquides et en poudre, ce qui incite les industriels à adopter le même comportement avec leurs fournisseurs. L’amont s’attend donc à faire face à d’importants replis tarifaires à moyen terme, et en particulier au printemps lors du traditionnel ralentissement de la consommation. Des baisses qui pourraient être modérées par une plus grande réactivité des éleveurs, en raison de prix de revient toujours élevés.