Retour de flamme
Sur l’essentiel, les sondages ne se sont pas trompés : le candidat socialiste devant, le président sortant juste derrière, la percée de la gauche de la gauche, l’échec du candidat du Centre et un rôle d’arbitre pour le parti nationaliste en troisième position… Mais comme en 2002, les différents instituts ont sous-estimé le poids de l’extrême droite, qui réalise cette année le meilleur score de son histoire. Une performance d’autant plus importante pour la candidate FN qu’elle s’essayait pour la première fois à l’élection présidentielle. La progression du principal parti nationaliste en France, qui suit la tendance européenne d’ailleurs, souligne le profond malaise que connaît une partie de la population française. Bien plus que l’adhésion à l’idéologie du Front national, ce vote révèle une colère et un mécontentement de plus en plus pesants, adressés par des électeurs déboussolés, qui ne croient plus aux partis traditionnels. Un message auquel le prochain président de la République devra impérativement répondre pendant son quinquennat. Faute de quoi, le scénario du 21 avril 2002 pourrait bien se reproduire dans cinq ans avec une fin moins heureuse…