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Energies renouvelables
Repérer les gisements de biomasse

Le groupement d’intérêt économique (GIE) Arvalis/Onidol réalise une base de données pour faciliter la logistique de la valorisation des coproduits

L’innovation au niveau de la valorisation de la biomasse issue des activités agricoles est, pour Arvalis et l’Onidol, un engagement emblématique répondant aux nouvelles exigences de la société. C’est sur ce thème que Joël Cottart, secrétaire général d’Arvalis, a ouvert la conférence de presse se tenant dans leurs locaux à Paris le 25 juin. Selon lui, les préoccupations quasi exclusivement alimentaires de l’agri­culture sont relativement récentes, datant des années 1950. « Les usages des coproduits agricoles liés aux constructions, à la locomotion animale et à l’habillement étaient nombreux, et ces habitudes se sont perdues », souligne-t-il en présentant les travaux du GIE, qui travaille à la réalisation d’une base de donnée des sources de biomasse dans l’Hexagone.

Optimiser l’exploitation de la biomasse

Un frein à l’exploitation des coproduits agricoles afin de produire de l’énergie reste la logis­tique. En effet, les volumes de chargements des coproduits (pailles, tiges...) du champ à l’usine nécessitent un placement optimum des unités de transformation. Ainsi, l’association d’Arvalis et de l’Onidol au sein d’un GIE devrait aboutir à la création d’une base de donnée répertoriant les gisements de biomasse en termes quantitatifs et qualitatifs au niveau français. Le croisement des informations concernant les quantités de coproduits disponibles par canton, en fonction des assolements, avec leurs qualités physico-chimiques en terme d’énergie produite par combustion ou cogénération, permettrait de cartographier les sources de biomasses en France, d’ici fin mars 2010. Les représentants du GIE insistent cependant sur la nécessité d’une exploitation durable de la biomasse hexagonale. Ainsi, les disponibilités en coproduits sont issues d’un bilan prenant en compte les consommations animales et les restitutions en matières organiques aux sols avant d’afficher le solde de biomasse utilisable à des fins non alimentaires. L’exemple des pailles de céréales dans l’Hexagone donne une quantité théoriquement récoltable de 28,576 Mt, mais seules 3,347 Mt seraient disponibles pour la production d’énergie. Dans ce chiffre, 12,746 Mt de pailles sont à destination de l’élevage et 12,482 Mt pour les restitutions agronomiques. Ce prélèvement durable permettrait de produire 1 Mt équivalent pétrole, soit 1 % de ce qui est importé en France chaque année.

Une valorisation durable des coproduits

Les biocarburants de seconde génération représentent un enjeu capital pour le GIE Arvalis/Onidol. La durabilité des méthodes de productions agricoles et industrielles employées pour l’obtention des énergies renouvelables est capital pour Joël Cottart. Il reste d’ailleurs sceptique quant au Miscanthus, qu’il décrit comme une plante ayant de faibles besoins en terme d’intrants pendant 10 ans, mais qui appauvrit les sols. Il prône plutôt une valorisation efficace des coproduits issus des productions agricoles classiques. Le président de l’Onidol, Jacques Siret, soutient aussi l’idée d’une valorisation optimale des surplus agricoles « permettant de répondre, au dernier moment, à des besoins alimentaires ou non, en adaptant les débouchés aux demandes du marché. »

Des opportunités en France

En France, les surfaces dédiées aux usages non-alimentaires représentent 8 % de la SAU, soit 1,6 Mha, dont 1,1 Mha pour les biocarburants, le solde étant l’amidon et les plantes à fibre. En 2007, les consommations d’énergies renouvelables étaient de 7 % en France, et 0,5 % étaient issues de biomasse agricole. « La tendance devrait se confirmer au vu des objectifs fixés par l’UE et le Grenelle visant à doubler la production de biomasse à des fins énergétiques », déclare Joël Cottart. Ces objectifs amèneraient à une occupation de 10 % des terres arables, équivalent au taux de jachère imposé pendant dix ans. La base de donnée ne concerne que l’Hexagone, mais ces applications pourraient être utiles dans certains pays d’Europe de l’Est, où des projets biomasses sont mis en place.

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