Rentabilité compressée

Quelque 11 % des entreprises du secteur des céréales (OS et activités d’aval, jusqu’à la BVP) présenteraient un risque de défaut de paiement dans les douze mois, selon l’Observatoire de l’agriculture et de l’agroalimentaire de Crédit agricole SA, diffusé ce vendredi 22 novembre. Se basant sur les bilans 2012, il témoigne d’une augmentation de 9,6 % du CA Céréalier. Un résultat qui est, une nouvelle fois, à relativiser, puisqu’il traduit juste « le maintien des prix à des niveaux élevés, après la flambée de 2010 ». Car si l’on se penche sur la rentabilité, elle s’établit « à un niveau bas » (3,2 % EBITDA/CA, contre 4,2 % en 2010). En cinq ans, la capacité de désendettement du secteur s’est dégradée atteignant un niveau jugé « élevé ». Et si l’on en croit cette expertise, le milieu céréalier compte parmi les secteurs de l’agroalimentaire, où le renouvellement de l’outil de production serait le plus nécessaire. Le lancement du plan silo en était une bonne illustration. Mais le secteur afficherait aussi la plus faible capacité à s’endetter. La rentabilité est « affectée par une pression sur les marges », confirme le rapport. On mesure, une fois encore, tout l’enjeu de la loi de Consommation, en cours de discussion, et de son aptitude à rééquilibrer le rapport de force entre les industriels et les distributeurs dans les négociations commerciales. La solution retenue par les entreprises de l’agroalimentaire, en tout cas pour celles qui ont les reins solides : aller chercher de la croissance hors de l’Hexagone et donc « multiplier leurs revenus sur les différents continents », image une étude de Thornton. Selon son enquête, « en moyenne, et au cours des deux prochaines années, les producteurs s’attendent à ce que les exportations doublent ».