Renouer le dialogue pour gagner en compétitivité
« Beaucoup pensent que c'est la grande distribution qui déstructure les filières agroalimentaires. Alors que la vraie question est la compétitivité de nos industries », a lâché Jérôme Bédier, directeur général du géant des GMS, Carrefour, à l'occasion d'une conférence à l'Académie d'agriculture de France. Une sortie qui précédait la présentation d'un rapport sur les industries agroalimentaires françaises (rendu par l'Inspection générale des finances et le Conseil général de l'alimentation, voir p. 3) selon lequel le salut de ces dernières passera notamment par une plus grande capacité à peser sur le marché. En d'autres termes, le problème de l'agroalimentaire pourrait se résumer à la taille trop petite de ces entreprises. Ces derniers jours et semaines, l'Autorité de la concurrence a sanctionné diverses affaires d'entente opposant industriels français et distributeurs (yaourt, volailles et farines en sachet, qui fait l'objet d'un pourvoi en cassation). Mais l'avis de cette même autorité sur la concentration des GMS, ou les dernières assignations de la DGCCRF à l'encontre d'Intermarché pour pratiques illégales lors des négociations avec l'industrie, montrent bien que la situation de crise actuelle ne saurait se limiter à un problème de taille des entreprises agroalimentaires françaises. Également citées par Jérôme Bédier et le rapport public, l'innovation et la présence à l'export seraient aussi des leviers pour gagner en compétitivité. Certes, mais pour cela, les industriels français doivent pouvoir investir. Maintenir cette politique de prix au plus bas dans la distribution, et donc pour l'agro-industrie, ne les y aidera pas. S'entendre avec son concurrent est interdit, mais écouter et respecter ses fournisseurs reste tout à fait légal !