Négociations commerciales
Relations avec la Distribution : rappel à l'ordre des ministres

Si aucune piste claire pour sortir de la crise n'a été trouvée, le gouvernement a rappelé à l'ordre la grande distribution dans sa guerre aux prix bas. Les ministres de l'Économie, Arnaud Montebourg, de l'Agriculture, Stéphane Le Foll (représenté par son directeur de cabinet) et la secrétaire d'État à la Consommation, Carole Delga, avaient convoqué à Bercy les représentants des distributeurs, des industries agroalimentaires et des agriculteurs, jeudi 17 juillet.
La DGCCRF confirme des abus
« Les enquêtes de la DGCCRF ces dernières semaines semblent indiquer l'existence d'abus et de pratiques en contradiction avec la loi depuis début 2014 », comme la « demande de baisse de tarif au lendemain de la signature du contrat » ou des « demandes de ristournes non prévues au contrat et sous la menace de rupture de déréférencement », relèvent les ministres dans un communiqué. Le gouvernement a promis qu'un rapport sur ces contrôles serait remis dans l'été et que les sanctions seraient rendues publiques, selon plusieurs sources. Les décrets d'application de la nouvelle loi Hamon, qui prévoit un durcissement de ces sanctions, seront publiés semaine 39, a annoncé le ministre. Sur le fond, tous sont d'accord sur le diagnostic : la spirale déflationniste actuelle sur les prix alimentaires est dangereuse et pourrait entraîner toute l'économie. « Sur les pistes de sortie, on est resté sur notre faim », a expliqué Yves Le Morvan de Coop de France. Pour le président de la FNSEA, Xavier Beulin, « il faut que l'État joue son rôle régulateur ». L'Ania a appelé « à redéfinir le cadre légal des relations commerciales ». De son côté, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) proposait d'arrêter la publicité des comparateurs de prix qui alimente la guerre aux prix bas. Une position non partagée par Casino et Leclerc selon la FCD. « Sur un an, les cours des produits agricoles ont sérieusement décroché : -30 % sur la pomme de terre, - 10 % sur le blé, - 12 % sur le maïs, - 7 % sur le sucre... Expliquez-nous pourquoi les distributeurs n'auraient pas le droit d'exiger des diminutions de tarifs », demandait Michel-Edouard Leclerc sur son blog. D'autre part, La FCD (à laquelle Leclerc, Super U et Intermarché n'adhèrent pas), assure être réceptive à la demande du gouvernement « de mise en avant de l'origine France, pour certaines filières plus particulièrement fragiles », et favorable à la mise en place d'un label “négociations commerciales responsables”, mais différenciant PME et grands groupes.