Régul’action
« Remettre de la morale » dans le système financier ! Telle est l’ambition de l’UE qui vient de présenter une nouvelle mouture des règles encadrant ce secteur (cf. p 12), la directive Mifid. Michel Barnier, le commissaire européen en charge du dossier entend « bâtir ce qu’attendent les entreprises, les épargnants, les citoyens, à savoir un système plus solide, plus sain », a-t-il assuré lors de la présentation des propositions le 20 octobre. Un vrai plan de rigueur pour les marchés financiers ! Certains outils, notamment la publication des types d’opérateurs présents, sont déjà en place sur les marchés à terme des matières premières outre-Atlantique. Et ils n’empêchent ni la spéculation ni la volatilité. Ils rendent toutefois les places plus transparentes, et donc moins suspectes aux yeux du plus grand nombre. Les nouvelles règles sur les limites d’emprises et abus de positions dominantes, ainsi que la possibilité pour les autorités de marché d’intervenir en cas de dérive (prévue par la directive Mad) devraient en revanche empêcher les excès. Et ce, pour le bien des professionnels des grains comme des consommateurs finaux. La capacité de cette réforme à réduire la spéculation ne fait pas l’unanimité. Mais ces propositions sont sensées s’intégrer à une stratégie plus large que les grandes puissances mondiales échafaudent pour prévenir de nouvelles flambées des cours et autres crises alimentaires. Ce thème sera bien sûr à l’ordre du jour du sommet du G20 les 3 et 4 novembre à Cannes. « L’incertitude économique grandissante, la volatilité des marchés et l’inégalité croissante ont atteint un point de crise », lui écrit le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon. « Partout, les gens ont perdu confiance dans (…) les institutions publiques. Le G20 a une opportunité et une responsabilité historiques d’apporter des solutions courageuses et de prendre les choses en main ».
Il va falloir passer à l’action.