Chine/Maïs
Réforme du système de soutien en 2016/2017 ?
Le gouvernement chinois envisagerait de s'orienter vers un système d'aide à la production de maïs similaire à celui adopté aux États-Unis.
En cette période de turbulences économiques, l'Empire du Milieu réagit. Après le renforcement des démarches administratives pour l'importation d'orge, de manioc, de sorgho et de drêche (cf. n°4120 p. 6), la Chine souhaiterait réformer son système de soutien au maïs, qui se base sur un prix minimum payé au producteur, bien supérieur aux cours mondiaux.
Un dispositif d'aide à la production déjà appliqué aux coton, soja et sucre
Les stocks pléthoriques du pays et le coût de cette politique de prix garanti ont incité les autori-tés locales à réfléchir à d'autres mécanismes de soutien. Et c'est le dispositif américain qui tiendrait la corde. « On s'orienterait vers un système de “deficiency payment” à l'américaine, avec la“ mise en place d'un prix objectif, qui pourrait voir le jour à fin de l'année 2016-début 2017. Si les cours mondiaux descendent en-dessous de ce prix, le gouvernement chinois verserait la différence à ses producteurs, au lieu de surpayer les produits, confie Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au sein de l'Institut de l'élevage, spécialiste de la Chine. Ce système vient d'être mis en place pour le soja, le coton et le sucre. » Le but est de diminuer le prix intérieur et de limiter les importations de maïs et de substituts, plus compétitifs sur la scène mondiale, selon l'expert. Ainsi, « l'impact sur les importations de matières premières destinées à l'alimentation animale pourrait être significatif à moyen terme si cette réforme atteint ses objectifs ».
La réforme pourrait s'accompagner d'une aide à la commercialisation.
Selon Li Zhao Yu, responsable du bureau de France Export Céréales à Pékin, le dispositif à venir pourrait également s'orienter vers un soutien aux industriels, en plus des agriculteurs. « À ce nouveau système d'aide à la production pourrait s'ajouter une subvention à la commercialisa-tion. Elle pourrait correspondre à l'écart entre le prix garanti fixé à l'agriculteur par l'État et le prix d'approvi sionnement voulu par l'industriel, qu'il ne veut pas trop cher », explique-t-il.
Possible baisse des prix intérieurs en octobre
” Cette réforme se mettrait en place progressivement. « Cette année, le soutien à la production pourrait diminuer, avec une baisse du prix minimum prévue pour début octobre de 10 à 20 % selon les analystes. Les achats publics, et donc le stockage, pourraient également reculer », détaille Jean-Marc Chaumet.