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Sucre
Réduction de la production

L’UE a décidé le retrait de 12 % les quotas de production pour 2007-2008

L’UNION EUROPÉENNE a décidé, jeudi 22 février, de restreindre de 12% les quotas de production de sucre des États membres pour la période 2007/2008, afin de contrer les risques de surproduction. Cette décision du comité de gestion « sucre » intervient suite à un constat de la Commission : le plan de restructuration du secteur sucrier préalablement défini semble fonctionner moins bien que prévu, les agriculteurs ne diminuant pas suffisamment leur production. Et pourtant, la réforme de ce secteur, engagée au 1 er juillet 2006, devait mettre fin aux excédents structurels en permettant une diminution de la production de 6 millions de tonnes sur une période de quatre ans. En contrepartie, les primes de compensation octroyées par l’UE aux producteurs qui cessent leur activité peuvent aller jusqu’à 730 euros par tonne de sucre retirée.

Cette nouvelle intervient peu après une estimation publiée au début du mois de février par l’Organisation internationale du sucre. L’Iso prédit en effet un excédent de production à hauteur de 7 Mt pour la campagne 2006/2007, sous l’effet, notamment, de « récoltes exceptionnelles » attendues dans les principaux pays producteurs. La baisse des quotas de l’UE devrait réduire la production d’au moins 2 Mt. Donc, « le niveau de stocks pourrait être compris entre 3 et 4 Mt en fin de campagne, situation que nous n’avons jamais connue dans le passé », reconnaît Philippe Soubestre, président du Syndicat national des fabricants de sucre. Il estime par ailleurs qu’un retrait de quotas de production devrait à nouveau être décidé par l’UE à l’automne prochain.

Des conséquences pour la France

La décision de suppression des quotas n’est pas sans faire de tort à la France, déjà mise à mal en termes de suppression d’emplois dans l’industrie agroalimentaire de ce secteur, avec la fermeture il y a quelques jours de l’activité raffinage de l’usine Saint-Louis Sucre à Marseille. Si Philippe Soubestre pense que la décision de l’UE était « prévisible », ce sont les modalités décisionnelles qui apparaissent plus discutables. Ainsi des pays comme l’Italie, la Grèce et le Portugal, qui s’étaient déjà engagés à réduire leur production d’au moins 50 % en 2007-2008, ne seront pas concernés par cette mesure de restriction supplémentaire des quotas, alors que ce sont les pays les moins compétitifs au niveau de la production. En revanche, les deux plus gros producteurs de l’UE, l’Allemagne et la France (environ 3,65 Mt chacun), devront se soumettre à cette nouvelle exigence de Bruxelles, car ces derniers n’ont pas diminué d’eux-mêmes leur production. Quatre autres pays ne sont pas épargnés non plus (Pologne et Royaume-Uni, autres grands producteurs, Belgique et Pays-Bas). L’Espagne verra son quota réduit de 10,5 %, ce pays s’étant déjà engagé à diminuer sa production de 11 %.

Dans l’optique de nouveaux retraits de quotas, la Commission pourrait proposer d’améliorer les conditions du Fonds de restructuration afin de le rendre « plus attractif » pour les producteurs. Pour l’heure, on peut craindre à juste titre de nouvelles difficultés au niveau des sucreries, prises en étau dans des marges commerciales de plus en plus étroites. Cela étant, la production hors quota ouvre de nombreuses ouvertures, dans le cadre du développement du non-alimentaire (biocarburants à partir de betteraves).

Hausse des prix dès le 22 février

En prévision d’un excédent de production sur la saison 2006/2007, et dans l’attente de la décision de la Commission, les prix du sucre se sont stabilisés sur la semaine sur le Liffe, marché à terme londonien, après un recul sensible enregistré ces derniers mois. Sur le Liffe de Londres donc, la tonne de sucre blanc pour l’échéance de mai valait 333,50 $/t le 22 février, en hausse de 6 $ par rapport à la clôture de la veille.

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