Quid du stock de report en blé ?
En annonçant l'extension du programme de rachat d'actifs jusqu'en mars 2017, la baisse du taux de dépôt des banques à 0,3 % ou l'acquisition des obligations émises par des collectivités territoriales, le président de la BCE, Mario Draghi, comptait relancer l'économie européenne, en redonnant un peu d'espoir aux marchés financiers. Au lendemain de son annonce, force est de constater que cela n'a pas suffi, ponctuellement du moins, au vu des baisses de 3,58 % du Cac 40 et de 3,28 % de l'Euro Stoxx, jeudi soir. De son côté, la devise européenne regagnait du terrain face au dollar, au-dessus de 1,09 US$ en fin de journée. Un élément qui devrait considérablement peser sur le marché céréalier, notamment français, si cette tendance se poursuivait. La reprise de l'euro ne fera pas nécessairement baisser les cours du blé dans un premier temps car le marché de la céréale à Chicago devrait progresser et l'entraîner avec lui. Pour autant, les exportations de blé tendre d'origine européenne devraient pâtir de cette fermeté de la monnaie commune, qui fera automatiquement reculer sa compétitivité. Et compte tenu des derniers chiffres de FranceAgriMer, le marché français du blé n'avait pas besoin de ça. Le stock de report en blé était déjà attendu avec un volume record au-delà des 5 Mt. Seule une franche reprise des exportations aurait été en mesure (et encore, en étant très optimiste) de renverser la vapeur pour revenir vers un volume proche de la moyenne quinquennale (autour de 2,6 Mt). On ne voit pas bien comment cela pourrait arriver dans la conjoncture actuelle…