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Fertilisation minérale
Quasi stabilité des tonnages livrés en France

La campagne 2013/2014 marque une relative stagnation des livraisons d'engrais et d'amendements minéraux, à 12,5 Mt. En azote, on observe une diminution des parts de marché des fabricants d'engrais français et de proximité.

Si les volumes d'engrais minéraux et d'amendements minéraux basiques progressent de respectivement 0,5 % (à 9,5 Mt) et 1,2 % (à 3 Mt) en 2013/2014 versus 2012/2013, l'évolution par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes* (cf. figure 1) est négative (-1 % et - 0,3 %). À l'image de ce qui se passe sur les premiers mois de 2014/2015. « Nous craignons que la campagne qui commence soit, d'un point de vue économique, beaucoup moins favorable à l'achat de fertilisants, en raison d'un pouvoir d'achat des céréaliers qui a baissé en 2013 et qui continue à régresser », commente Gilles Poidevin, délégué général de l'Unifa (Union des industries de la fertilisation). Lors de sa conférence de presse annuelle, qui s'est déroulée le 21 octobre à Paris, le syndicat a annoncé un chiffre d'affaires 2013, réalisé par ses 52 adhérents, de 2,77 Md€, en recul de 8 %.

Évolution contrastée selon les éléments nutritifs

En termes d'éléments nutritifs (cf. figure 2), la campagne 2013/2014 se traduit par une légère hausse pour l'azote (+1,8 %), une stabilité relative du phosphore (-1 %) et un net recul en potassium (-10 %) par rapport à la moyenne des trois dernières campagne. Versus 2012/2013, les évolutions sont respectivement de +3,0 %, - 4,9 % et - 6,1 %. « Depuis 1990, l'azote (N), le phosphore (P2 O 5 ) et le potassium (K2 O) diminuent respectivement de 20 %, 70 % et 75 % dans les engrais mi-néraux et organo-minéraux », précise le rapport d'activité 2013/2014 de l'Unifa.

1 ha de blé absorbe chaque jour 2 kg d'azote, 6 kg de potassium et 1 kg de de phosphore ainsi que du soufre, du calcium, du magnésium et autres oligoéléments.

Et ce, même si « depuis 2011/2012, on observe une reprise des livraisons de phosphore et de potassium, souligne Gilles Poidevin. Dans certaines régions, les sols, carencés en ces éléments nutritifs, arrivent en limite de fertilité. »

Reste que la France dépasse encore légèrement la moyenne européenne pour l'apport d'engrais minéraux (cf. figure 3). « En azote, elle se situe derrière la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Pologne », précise l'Unifa dans son rapport d'activité.

Pertes de parts de marché en azote

Contrairement au phosphore et au potassium dont les matières premières sont importées à 100 %, la France produit encore 37 % de ses besoins en azote en 2013/2014 (cf. figure 4). Cependant, la concurrence internationale pèse de plus en plus sur l'industrie européenne. « La part de la production de proximité** (France et pays limitrophes) diminue en 2013/2014 à 61 % des livraisons d'engrais azotés sur le marché français », note le rapport d'activité de l'Unifa.

Quant aux amendements minéraux basiques, « à quelques dizaines de milliers de tonnes près, tout est produit en France », rappelle Pierre-Henri de Longcamp, responsable Affaires publiques et Communication de l'Unifa. Ces ressources locales (1 Mt d'écumes de sucrerie et de carbonates issus de papeterie recyclée, 2 Mt produites à partir de roche extraite de carrière) sont valorisées sur des marchés régionaux de proximité (moins de 200 km).

* Pour lisser l'effet de la variation des stocks sur les livraisons, les données sont recalculées en moyenne sur les trois dernières campagnes.
** À la production nationale s'ajoute celle des usines situées à proximité de nos frontières, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas.

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