édito
QualitExit ?

L'exercice 2015/2016 s'achève dans un climat peu rassurant pour les producteurs français. Alors que les cours n'ont pas été particulièrement rémunérateurs pour de nombreuses exploitations, la prochaine campagne s'annonce déjà difficile. Les craintes concernant la récolte de céréales à paille, même si elles tendent à s'estomper, ne sont pas infondées. Les estimations de production de blé tendre, entre 35 et 37,5 Mt suivant les sociétés de conseil, tablent sur un retrait d'environ 10 % par rapport à la précédente récolte hexagonale. En face, les principaux concurrents exportateurs devraient engranger de beaux volumes, notamment en zone mer Noire. Il est donc difficile de projeter une hausse des cours à moyen terme. Pour couronner le tout, la qualité du tas français risque d'être dégradée suite aux épisodes pluvieux qui devraient l'impacter. Céré'Obs a d'ailleurs de nouveau corrigé à la baisse l'état des cultures de blé et d'orge dans son dernier rapport (lire p. 8). Des opérateurs rapportent notamment des poids spécifiques et des temps de chute de Hagberg en blé tendre potentiellement décevants.
Les prochaines semaines seront, comme souvent en période de récolte, très instructives et décisives pour cette campagne 2016/2017, qui s'annonce d'ores et déjà très technique pour les opérateurs du commerce des grains. Quant aux producteurs et utilisateurs de matières premières, notamment la meunerie française, elle leur apportera sans doute de nouveaux arguments en faveur d'une Pac se tournant davantage vers la conjoncture du marché, à l'image de la politique agricole des États-Unis et ses mesures contracycliques.