Produire
A quelques jours de la réunion du G20, dont les dernières tractations se jouent au moment où ces lignes sont écrites, se tenait une autre réunion dans les locaux de l’OCDE à Paris, celle du G120. A l’initiative de la FNSEA et des JA, ce rendez-vous sur deux jours (16 et 17 juin) a été l’occasion pour plusieurs délégations agricoles de manifester leurs attentes. Si les producteurs des pays développés y sont déjà bien habitués, ceux du Sud, ont en revanche profité de cette occasion pour faire entendre leurs voix d’habitude bien éloignées de ce type de réunion. Ce sont ainsi 120 délégations paysannes représentant 80 pays qui ont débattu des enjeux de la réunion du G20 qui devait se tenir quelques jours plus tard. Si les aspects purement techniques de la régulation et des moyens pour y parvenir ont été évoqués, la question qui a monopolisé l’ensemble des débats était la suivante : omment faire progresser la production dans les années à venir pour lutter contre l’insécurité alimentaire et la volatilité des marchés ? Réduire l’écart entre l’offre et la demande serait le premier engagement à prendre pour réduire efficacement la volatilité. Pour les représentants des pays développés invités, la cause est entendue, ces gains de productivité passeront par la recherche et notamment par les OGM, par des solutions techniques comme l’irrigation, par des investissements nationaux mais aussi à l’étranger… le tout couvert par des politiques nationales soutenant l’agriculture. De leurs cotés, les PED n’ont pas manqué de souligner le gouffre béant séparant les agricultures du Nord, (alliant mécanisation, recherche et organisation de marchés), et celle du Sud, essentiellement paysannes (à l’exception des cultures d’exportation) et complètement destructurées. Pour l’Afrique en particulier, les besoins sont énormes, aussi bien en terme de formation (une majorité de la population rurale étant analphabète), de recherche, de politique que d’investissements financiers. Et, malgré tout le mal que se donnent les plus forts partisans d’un accord au G20, une chose est sûre : les voix des PED qui se sont exprimées lors du G120 seront oubliées au G20.