Prix du blé 2025 : Girardeau et Agri-Éthique lancent une bouée de sauvetage aux agriculteurs
Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à sauver toute une filière à travers leur participation au commerce équitable français. Les deux acteurs cherchent à poser les bases d’une filière plus durable tant sur le plan économique et agroécologique.
Alors que la moisson 2025 est dans sa dernière ligne, la Minoterie Girardeau et le label Agri-Ethique souhaitent participer à sauver toute une filière à travers leur participation au commerce équitable français. Les deux acteurs cherchent à poser les bases d’une filière plus durable tant sur le plan économique et agroécologique.

Après une campagne 2024-2025 difficile pour le blé français, les acteurs de la filière céréalière sont soulagés par le niveau de production de cette nouvelle récolte de blé 2025. Dans sa dernière publication du 15 juillet, Agreste estime la production de blé français à 32,6 Mt, soit une hausse de +27 % sur la campagne précédente. Même si la filière pousse un ouf de soulagement, les prix actuels payés aux producteurs se situent sous les coûts de production. Dans le dernier conseil spécialisé de FranceAgriMer du 16 juillet, le président Benoît Piétrement confiait ses inquiétudes sur ce sujet : « Les prix ne sont pas là. Le fait d’avoir une bonne récolte, ça compense en petite partie le fait que les prix ne sont là. On sait très bien qu’il va y avoir de vrais problèmes de trésorerie et pour certains de pérennité des exploitations agricoles ».
« Cette année, correcte en matière de rendements, cache tout de même des difficultés : on en est convaincu », s’inquiète Benoît Piétrement, le président du conseil spécialisé Grandes cultures de FranceAgriMer.
C’est dans ce contexte que la Minoterie Girardeau et Agri-Éthique proposent de réconcilier une rémunération des producteurs de blé juste et durable avec des actions concrètes en faveur de l’agroécologie via le commerce équitable.
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Stabilisation du prix dans le temps
L'engagement dans les filières durables pour les agriculteurs signifie une perte de rendement sur les deux premières années et des investissements nécessaires en matériels, formation et techniques, qui se révèlent coûteux et risqués. Aussi, pour Ludovic Brindejonc, président d’Agri-Éthique, faut-il éviter de partir sur une contractualisation indexée sur les prix du marché. « La première étape reste donc de stabiliser le prix économique (en durée et en volume). C’est dans cet ordre qu’il faut raisonner, et pas l’inverse ! À ce titre, le commerce équitable est un levier d’action pour la durabilité », explique-t-il. Le label Agri-Ethique vise donc à rééquilibrer les forces en faveur de l’agriculteur sur la négociation des prix de sa production.
« Il ne peut y avoir de transition sans rémunération, ni de transition sans engagement », avance Ludovic Brindejonc, cofondateur d’Agri-Éthique.
Eugénie Girardeau, directrice adjointe de Minoterie Girardeau, affiche une réelle volonté d’introduire des contrats long terme pour les producteurs. Le meunier s’est fixé pour objectif de rendre sa production 100 % vertueuse avant 2030 avec un approvisionnement de matières premières issues de l’agriculture raisonnée contrôlé (CRC), de l’agriculture biologique (AB), du label Rouge... Cela représente un objectif ambitieux mais le groupe familial transforme déjà en 2024 près de 50 % de sa production sous signe de qualité sur un volume traité total de 450 000 t, dont entre autres 100 000 t de céréales sous label CRC et 45 000 t en bio.
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Ainsi, le contrat Agri-Éthique prend ici tout son sens dans un marché où la demande s’oriente vers des produits plus sains et plus durables, selon Eugénie Girardeau.
Minoterie Girardeau investit 25 millions d’euros
Sur son site historique de Boussay en Loire-Atlantique, le groupe familial Girardeau lance un plan d’investissement de 25 millions d’euros pour augmenter sa capacité de production de 300 à 750 tonnes par jour avec l’installation d’un nouveau moulin et de nouvelles infrastructures de stockage pour une mise en route à fin 2026. Ainsi, la Minoterie Girardeau poursuit son développement sur une dynamique positive à contre-courant des difficultés de la filière meunière.