Prise de conscience

Plus de la moitié des agriculteurs français ne toucheraient même pas 350 € de revenu mensuel cette année, a annoncé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll (lire p. 3). Pour Phil Hogan, commissaire européen à l'Agriculture, la faiblesse des récoltes dans certaines zones ne saurait justifier de mesures particulières à l'attention des producteurs, d'autres ayant engrangé de gros volumes. Côté prix, rien d'alarmant non plus pour le Commissaire puisqu'ils se situeraient au-dessus des prix de l'intervention (de 50 %). Notons, pour aller dans son sens que selon certains observateurs, notamment ODA (lire p. 6), les cours devraient se ressaisir dès maintenant. Malgré tout, les récentes campagnes de production et de commercialisation de grains, particulièrement les trois dernières (y compris l'actuelle), ont montré que la seule certitude permise pour les prochaines années résidait justement dans une plus grande variabilité des collectes et des prix. Et ce, même dans des zones de production considérées jusqu'ici comme fiables en termes de volume. « Ce qu'il faut, c'est commencer à réfléchir aux outils à mettre en œuvre dans le cadre de la future Pac après 2020 pour limiter à l'avenir l'impact de ce type de problème », a admis Joost Korte, directeur général adjoint de l'Agriculture de la Commission européenne. Il serait temps en effet… Rodolphe de Ceglie