PRESIDENTIELLE L’agriculture selon José Bové
L’ex-leader de la Confédération paysanne a répondu à nos questions

La Dépêche - Si vous étiez élu à la Présidence de la République, quelle est la première mesure que vous adopteriez concernant l'agriculture ?
José Bové : La première mesure que j'adopterai concernant l'agriculture serait un moratoire sur les OGM en faisant éliminer les parcelles semées cette saison et en les indemnisant.
Quel regard portez-vous sur la Politique agricole commune, et comment envisagez-vous l'après 2013 ?
José Bové : La Pac doit être renégociée en 2008 comme le permet le calendrier, afin de revenir aux fondamentaux de la Pac tels qu'ils étaient affirmés dans le traité de Rome en 1958.
Considérez-vous que les aides publiques sont équitablement réparties ? Pourquoi ?
José Bové : Les aides doivent permettre de corriger les inégalités et prendre en compte l'emploi et une agriculture paysanne.
Comment envisagez-vous l'avenir de l'export français, notamment concernant les filières des grandes cultures (céréales en particulier) ?
José Bové :L'avenir de l'export ne peut se faire que si nous ne pratiquons pas de dumping. Concrètement, si nous devons réduire notre production de matière première nous devons réduire nos importations de protéines azotées et mettre en place un plan protéine en Europe pour conserver des devises et permettre aux pays du sud de développer les cultures vivrières.
Certains semenciers annoncent 30.000 ha de maïs OGM cette année alors que la législation européenne n'est pas transposée en droit français et que le gouvernement a abandonné la loi sur les biotechnologies. Comment comptez vous gérer cet épineux dossier ?
José Bové : Par l'interdiction des plantes génétiquement modifiées en pleine nature. Les recherches sur les OGM doivent se faire en milieu confiné.
Quel est votre regard sur la filière des biocarburants ? Les encouragerez-vous ?
José Bové : Le bilan énergétique étant désastreux, les biocarburants agricoles français ne pourront assurer l'avenir. Il faut réduire la consommation en changeant les pratiques agricoles et développer la biomasse et les huiles de tourteaux.