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Dossier
Près d’un million d’hectares vendus ou loués à des sociétés étrangères en Roumanie

En une vingtaine d’années, près d’un million d’hectares de terres agricoles roumaines seraient passés sous contrôle d’entreprises étrangères, via des contrats de location ou d’achat en propriété, s’est inquiétée l’association EcoRuralis, lors d’une conférence à Paris le 23 avril. Un phénomène qui a débuté au début des années 90, permis par la chute de l’Union soviétique et la libéralisation des terres agricoles qui a suivi  dans certains pays. En location ou en propriété, ces terres roumaines, riches en humus (60 %), font l’objet de convoitises des investisseurs étrangers qui y ont accès à moindre coût, tout en bénéficiant des aides directes de l’Union européenne. Une situation dénoncée par les représentants d’EcoRuralis pour qui la Pac constitue « le moteur principal de l’accaparement et de la concentration des terres en Europe ». Car  ces entreprises qui investissent en Roumanie touchent les aides directes de la Pac. En 2012, elles auraient reçu 150 €/ha.

Libéralisation du marché foncier roumain en 2014
Jusqu’ici réservés aux entreprises roumaines, n’empêchant pas les firmes étrangères de s’y implanter en créant des sociétés sur le territoire, ces achats serait facilité en 2014. L’an prochain, la Roumanie devra ouvrir son marché foncier à l’ensemble des membres de l’UE. Plusieurs dizaines d’entreprises sont déjà présentes en Roumanie, selon EcoRuralis. Deux profils de sociétés apparaissent dans cette course aux terres agricoles : des investisseurs privés tournés vers la production de grains, le négoce puis éventuellement la transformation, et des banques ou institutions financières.

Prix des terres et de la main d’œuvre dérisoires
L’attractivité de la Roumanie réside avant tout dans le coût de ses terres agricoles, accompagné d’une administration très ouverte aux investissements étrangers. Malgré une forte augmentation depuis la chute de l’URSS (+300 % en dix ans, selon Ecoruralis), « les prix des terres agricoles oscillent entre 3.000 et 4.000 €/ha, contre près de 40.000 €/ha au Danemark », explique Attila Szocs, administrateur d’EcoRuralis. La location de terres à des paysans roumains reviendrait à 100 €/ha/an pour des baux de dix ans. à cela, il faut ajouter une main d’œuvre bon marché comprise entre 160 et 200 €/mois. Les rendements en blé pourraient y atteindre 80 q/ha.

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