Pouvoir d’achat, la clef de l’élevage

Répercuter les hausses des prix des matières premières à la distribution... Depuis combien de semaines maintenant cette pratique est-elle érigée comme solution miracle à la crise que vit le secteur de l’élevage ? Deux ans après la signature de l’accord du 3 mai 2011, cette indexation des prix payés par la grande distribution tenait plus du serpent de mer que d’une véritable nouvelle ère dans les relations entre les distributeurs et leur amont. Mais voilà que le PDG de Système U propose de lui-même de tenir compte de la volatilité des matières premières (cf. Serge Papin (Système U) lance des pistes sur les négociations avec la distribution)… Deux jours plus tard, c’est le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui annonce, lors du congrès de la FNSEA, la transmission au Conseil d’État, le 28 mars, du projet gouvernemental de modification de la Loi de modernisation de l’économie (LME), prévoyant des « clauses de renégociation qui intègrent l'évolution, quand elle est constatée, des coûts de production ». Une décision qui fera bondir les enseignes adhérentes à la FCD – qui campe sur ses positions (cf. Serge Papin (Système U) lance des pistes sur les négociations avec la distribution) – et qui ne suffira pas, a priori, à sortir l’élevage de la crise. Car, la clef dans cette affaire, reste le pouvoir d’achat des consommateurs hexagonaux, qui n’auront pas forcément la capacité d’accompagner les éleveurs nationaux. Les derniers chiffres de l’Insee, publiés le 27 mars, indiquent d’ailleurs un recul du pouvoir d’achat des Français de 0,4 % en 2012. Une première depuis l’année 1984.