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Poursuite de la diversification dans un contexte difficile pour Senalia

Le groupe rouennais spécialisé dans le stockage, la manutention et la logistique portuaire, subit de plein fouet la crise des exportations

EXPORTATION. L’assemblée générale de Senalia, qui s’est déroulée le 11 janvier dernier, a révélé les difficultés rencontrées par le groupe en 2007, qui a dû faire face à la baisse des volumes de production de céréales et des exportations du Port de Rouen.

Ce dernier secteur reste d’ailleurs le plus touché. « Dans ce contexte difficile, nous résistons et poursuivons notre restructuration et nos diversifications », a précisé lors de son allocution Jean-Jacques Vorimore, président de Senalia Union.

Certes, le groupe rouennais réalise toujours près de la moitié de l’activité céréalière du port de Rouen, mais il a fait de la diversification son cheval de bataille depuis une quinzaine d’année. Ainsi, son métier de prestataire de services a évolué sur l’agro-industrie, la trituration avec Saipol, le biodiesel avec Diester Industrie, le sucre avec Saint Louis Sucre, ou encore les fèves de cacao avec Barry Callebaut.

Partenariat avec Tereos

Face à une pénurie de production et une conjoncture à l’export des plus difficile, il a fallu faire des choix stratégiques. L’activité du groupe au Havre en a fait les frais. « Il est évident que lorsque Rouen manque de volume, Le Havre ne peut espérer pérenniser une activité export de céréales. D’ailleurs, il vaut mieux jouer la spécialisation des ports, c’est-à-dire Rouen pour les céréales », affirmait Jean-Jacques Vorimore. Dans ce contexte, autant dire que Senalia poursuit cet effort de diversification. C’est le cas cette année pour le partenariat passé avec le groupe Tereos, pour lequel Senalia assure la manutention du blé et des drèches, à l’usine d’éthanol de Lillebonne. « Nous accompagnons les coopératives, les organismes stockeurs en général, qui ont choisi d’investir dans cette nouvelle activité ». Le groupe rouennais prend donc sa part d’investissements avec environ 15 % de l’ensemble “manutention et usine”.

Pour Senalia, cette politique de diversification est vitale. Elle apporte un équilibre économique indispensable pour faire face aux aléas de l’activité d’exportation, qui ne représente maintenant que la moitié du chiffre d’affaires du groupe.

Rouen toujours leader

Grâce à cette évolution, Senalia exploite aujourd’hui les plus importants terminaux portuaires céréaliers et agro-industriels du port de Rouen, avec une capacité totale de plus de 775.000 tonnes, réparties sur quatre sites depuis la création de Lillebonne, dont la mise en exploitation a démarré en juin 2007.

Avec plus de 5,6 millions de tonnes de marchandises manutentionnées, dont 2,8 Mt de céréales à l’export, l’activité de la campagne 2006/2007 se situe donc légèrement en retrait. L’activité céréalière est restée faible, à un niveau similaire à la campagne précédente. Pour la quatrième année consécutive, Senalia subit le contrecoup d’un disponible à l’export très en retrait. Le port de Rouen, de son côté, conserve son leadership à l’exportation de céréales, en particulier sur pays tiers, de très loin devant La Rochelle-Pallice. Le blé représente toujours 80 % des céréales exportées par le PAR et l’orge 15 %. Les trois régions proches de Rouen, Normandie, Picardie et région Centre, forment le contingent le plus important des approvisionnements, les régions les plus éloignées étant pénalisées par les carences du fret ferroviaire.

Le secteur agro-industriel poursuit quant à lui sa progression, à l’exception du sucre qui subit de plein fouet la réforme de l’OCM sucre. Cette dernière contraint les industriels européens à une mutation brutale, dont l’un des premiers effets a été la diminution drastique des exportations sur pays tiers. Pour Rouen, nous sommes passés de 338.000 tonnes sorties en 2005/2006 à 167.000 tonnes en 2006/2007. Le terminal sucrier Robust conserve malgré tout la première place parmi les ports français.

De son côté, la trituration représente les plus importants volumes tant en valeur relative, avec 38 % toutes activités confondues, qu’en valeur absolue, avec 1,85 Mt. Ainsi, 3,2 millions d’euros, « soit 17 % de notre chiffre d’affaires total, proviennent de notre activité dans ce secteur », confirmait André Laude, directeur général de Senalia.

Concurrence mondiale agressive

Avec un chiffre d’affaires consolidé qui se situe donc à 19,4 millions d’euros, Senalia termine son exercice 2006/2007 avec un résultat positif de près d’un million d’euros, et consolide sa structure financière. Confronté à une concurrence mondiale très agressive, le groupe s’est aussi félicité de la politique du PAR visant à poursuivre la baisse des droits de port, politique que Senalia accompagne depuis de nombreuses années en réduisant régulièrement le coût de ses prestations.

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