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Marchés
Plus de sources de protéines, un atout face à la volatilité

Depuis quinze ans, les productions d’oléoprotéagineux se sont bien développées. « Le premier plan Protéines a été un succès, avec le développement du biodiesel et l’avènement de la biochimie », a introduit Jean-Philippe Puig, DG de Sofiprotéol lors d’une conférence le 27 février au Sia. « La dépendance en protéines végétales de la France est passé de 70 % dans les années 90 à 45 % aujourd’hui. » Mais il reste du chemin à faire. « L’indépendance protéique de l’Europe n’est que de 20 % », remarque Yves Delaine, DG adjoint de Sofiprotéol. D’où le projet d’un deuxième plan Protéines.

Des verrous à faire sauter
« Trois obstacles doivent être franchis pour qu’il y ait plus de protéines végétales françaises dans les formulations d’aliments du bétail : la connaissance des matières premières (MP) à travers la recherche, la diffusion de cette connaissance et les freins psychologiques à l’utilisation de nouvelles MP », avance Pascal Cerneau, directeur R&D chez Sanders. « Les taux de glucosinolate dans les colzas étaient trente fois plus élevés auparavant, et pourtant les craintes perdurent. » Par ailleurs, si les contenus protéique et énergétique des tourteaux de colza valent environ 70 % de ceux des tourteaux de soja, « il existe aujourd’hui, pour les rééquilibrer, des acides aminés de synthèse qui n’étaient pas disponibles sur le marché il y a quelques années. Il y a eu et il y a encore capacité à innover. »
Certains sont un peu plus sceptiques. « Je ne suis pas contre un deuxième plan Protéines, mais l’intérêt économique semble difficile à contrer », estime Henri Brichart, de la FNSEA. « Il ne faut pas que son fonctionnement soit basé sur les aides publiques. » Pour lui, il est par ailleurs nécessaire de “ lutter ” contre la volatilité, via la contractualisation. « Les aliments représentant 57 à 65 % du prix de revient de l’animal vif, augmenter le nombre de MP disponibles pour la nutrition animale est aussi un bon moyen d’écrêter la volatilité », indique Pascal Cerneau. Et André Pouzet, directeur du Cetiom, d’ajouter : « Sans partenariat entre productions végétale et animale, le futur plan Protéines aura de bonnes chances d’échouer. »

Les pois, victimes du découplage
« À la fin des années 90, on utilisait 15 à 20 fois plus de protéagineux français. Aujourd’hui, la pénurie est physique, explique Pascal Cerneau. Dans le Nord-Est, nous courons après les camions de pois, ce n’est pas un problème de prix. » « Ces vingt dernières années, les protéagineux ont été victimes du découplage. Les surfaces sont passées de 700.000 ha au milieu des années 90, à moins de 200.000 », ajoute André Pouzet. Et la Pac 2014-2020 ne semble pas aller dans le sens des protéagineux. Le Parlement aurait renvoyé le plan Protéines au 2e pilier et « la Commission ne considère pas qu’il y ait un intérêt à soutenir les cultures d’oléoprotéagineux », indique Michel Dantin, député européen. « Ils viennent s’ajouter à une longue liste de productions qui veulent être recouplées », explique Christiane Lambert, 1ère vice-présidente de la FNSEA.

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